L'essentiel de l'eau brute en Bretagne est prélevé en surface

Les Bretons prélèvent des millions de mètres cubes dans le milieu naturel pour produire de l’eau potable et pour leurs activités économiques. Si la part de l’eau prise en rivière ou en barrage reste prépondérante, selon les usages, la contribution des forages, des drains et des puits peut occuper une place non négligeable.

La quantité exacte d'eau brute prélevée dans le milieu naturel est mal connue. Elle est estimée par l’Agence de l’eau Loire-Bretagne à partir des redevances payées pour l’eau potable, dès lors que la déclaration annuelle dépasse 7 000 mètres cubes d’eau par an. Cette estimation ne tient donc pas compte des petits prélèvements et des forages des particuliers. Les prélèvements souterrains seraient ainsi sous-évalués [1]. En corrigeant les prélèvements de cette partie sousestimée, le BRGM considère qu’en 2009, au moins 119 millions de mètres cubes d’eau souterraine ont été pris dans le milieu naturel, soit 38 % des volumes prélevés.
[1] B. Mougin et al. (2016) - SIGES Bretagne phase 2 (Système d’Information pour la Gestion des Eaux Souterraines) - Amélioration du contenu existant et élaboration de contenus complémentaires. Rapport final BRGM/RP-65483-FR, 76 p.
L'eau potable arrive en tête
L’eau prélevée dans les milieux naturels bretons sert en premier lieu à produire de l’eau potable, l’agriculture et l’industrie venant ensuite. Moins de 1 % de la surface agricole utile est irriguée, soit 14 770 hectares [1]. L’essentiel de l’eau destinée à l’agriculture provient de captages privés et principalement du sous-sol. Une centaine d’établissements industriels ont des consommations d’eau supérieures à 7 000 m3/an [2]. La majorité de l’eau prélevée est restituée au milieu naturel après épuration, hormis pour l’irrigation où l’eau est consommée à 100 % par les plantes [3]. Les enjeux de l’alimentation en eau potable (outre le maintien de sa qualité) concernent surtout sa disponibilité tout au long de l’année. En été, les besoins en eau potable sont plus grands dans les zones touristiques et dans les zones agricoles car c’est la période de l’année pendant laquelle les cultures et le bétail ont le plus besoin d’eau (le cheptel en Bretagne dépasse les 100 millions de têtes de bétail). En période de tension sur la ressource en eau, certaines exploitations se reportent sur le réseau d’eau potable quand les forages ne sont plus suffisants. Ce report augmente de façon notable la demande en eau potable faisant craindre des difficultés d’approvisionnement pour les réseaux qui n’ont pas été dimensionnés pour ces besoins.
[1] Agreste Draaf Bretagne - RA 2010
[2] Source : Établissements ayant des volumes prélevés dans le milieu naturel est supérieur à 7 000 m3/an. Registre des émissions polluantes (IREP - 2015)
[3] État des lieux du bassin Loire-Bretagne. décembre 2013 - Agence de l’eau Loire-Bretagne (2015) p. 185
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Datavisualisation sur les ressources en eau et les usages des prélèvements d'eau en Bretagne.
Mon territoire
La banque nationale des prélèvements quantitatifs en eau (BNPE) diffuse des informations sur les prélèvements d'eau à l'échelle de la commune. Ces informations portent sur les volumes annuels d'eau directement prélevés et sont déclinées par localisation et catégorie d’usage de l’eau. Les données sont mises à jour une fois par an.