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Ce que l'on sait sur la contamination des eaux littorales par les métaux lourds et composés organiques en Bretagne

Par Emmanuèle Savelli (OEB)
en collaboration avec Anne Grouhel (Ifremer)
Mise à jour : 27 mai 2019
Temps de lecture : 2 minute(s)
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mer et littoral
eau
Organismes associés
Photo Pollution des eaux littorales par des hydrocarbures

Les résultats de 35 ans de suivi des eaux littorales par l'Ifremer montrent que les concentrations de contaminants mesurées dans les sédiments dépassent sur certains sites les seuils hauts préconisés par la convention Ospar, c’est-à-dire à partir desquels il y a des effets sur les organismes vivants.

Depuis 1979, l’Ifremer pilote le réseau d’observation de la contamination chimique du littoral (Rocch) qui surveille les teneurs en métaux lourds et composés organiques dans les eaux côtières. Il effectue régulièrement des prélèvements dans les sédiments et la chair de mollusques sur les côtes de la Bretagne. Cette surveillance de la qualité du milieu marin, établie dans un contexte réglementaire international et européen, est liée d’une part à la protection de l’environnement et d’autre part à l’activité conchylicole. Pour le suivi sanitaire, les contaminants chimiques pris en compte sont le cadmium, le plomb et le mercure - trois métaux dont les concentrations sont réglementées - des hydrocarbures aromatiques polycycliques, des dioxines et des composés polychlorobiphényles (PCB) de type dioxine. Pour le suivi de la qualité des écosystèmes (protection de l’environnement et de la biodiversité), 45 familles de substances sont surveillées. Elles sont jugées préoccupantes pour l’environnement en application de la convention Ospar (depuis 1998) et de deux directives cadre européennes qui s’intéressent à la qualité du milieu marin (la directive cadre sur l’Eau de 2000 et la directive cadre stratégie pour le milieu marin de 2008).

Les résultats de 35 années de suivi

Les eaux de la rade de Brest et du pays de Lorient sont les deux secteurs littoraux en Bretagne concentrant les plus grands nombres de contaminants [1]. Dans la rade de Brest, les métaux sont originaires pour l’essentiel des mines de Poullaouen et d’Huelgoat. Les chroniques historiques obtenues à partir des chairs de mollusques ne révèlent pas d’évolution de cette contamination. La zone portuaire de Brest est la source la plus probable des hydrocarbures aromatiques polycycliques et du tributylétain, substance active des anciennes peintures anti-salissure (aujourd’hui interdite) *. Dans le pays de Lorient, la contamination concerne surtout des hydrocarbures aromatiques polycycliques et des PCB.

* À noter : le suivi de l’état chimique des masses d’eau littorales en application de la directive cadre sur l’eau en 2016, montre que le tributylétain est responsable de la mauvaise qualité chimique en baie de Douarnenez. Convention Ifremer/AELB n°150452401

 

L’analyse dans les chairs de mollusques indique une tendance quasi-générale à la baisse des teneurs hormis pour quelques métaux (le cadmium, le plomb, le cuivre et le zinc) et sur très peu de sites.

 

Mieux comprendre

Chiffoleau J.-F. (2017). La contamination chimique sur le littoral Loire-Bretagne. Résultats de 35 années de suivi du Réseau d’Observation de la Contamination Chimique. RST.RBE-BE/2017.02. Ifremer

Présentation du réseau d'observation de la contamination chimique sur le site Web de l'Ifremer.

photo Emmanuele Savelli
Emmanuèle Savelli
Cheffe du pôle Communication
Pôle communication
02 99 35 45 83

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