En 2022, deux plages et deux ports bretons ont rejoint le label touristique « Pavillon bleu », dans les départements du Finistère et du Morbihan, tandis qu’un port finistérien et deux plages armoricaines ont quitté le palmarès. Le label Pavillon Bleu indique la présence, dans un port ou une plage, d'un certain nombre d'équipements permettant de minimiser les impacts de la fréquentation touristique sur l'environnement.
Le nouveau palmarès breton
Le palmarès breton 2022 des sites « Pavillon bleu », label touristique durable, compte 32 plages et 11 ports. Deux plages et deux ports ont obtenu la certification en Finistère et Morbihan :
- Les plages de Kerouriec et Kerhillio dans la commune d’Erdeven (56), qui a décidé de renouer avec le drapeau bleu après avoir choisi de ne plus solliciter le label à partir de 2018.
- Le port Manec’h à Névez (29) et la halte fluviale à Saint-Martin-sur-Oust (56).
Le port de plaisance de Morgat (29) et deux plages de Plouha (22), Brehec Plage - Vieux-Brehec et Pors Moguer, ont quant à eux perdu leur label.
Des sites surtout littoraux, et en majorité face à l’Atlantique
Sans grande surprise, une grande majorité des sites au pavillon bleu se situent le long du littoral : 31 sont situés sur la façade atlantique, quatre en mer d’Iroise et sept le long de la Manche. Seules une halte fluviale (Saint-Martin-sur-Oust, 56) et une plage lacustre (Lac de Trémelin, 35) se situent à l’intérieur des terres.
Les départements finistériens et morbihannais regroupent, à eux deux, plus de 80 % des sites arborant le pavillon bleu : ils sont particulièrement regroupés entre le golfe du Morbihan et la pointe du Raz.
Depuis 2013, le palmarès des plages bretonnes « Pavillon bleu » a fluctué entre 31 et 40 sites, avant de se stabiliser à 32 depuis trois ans. Au niveau des ports, on observe une belle augmentation en 2016 (de 8 à 13), pour tourner autour de la dizaine de ports depuis 2019.
Carte : communes et ports labellisés Pavillon Bleu en Bretagne.
« Pavillon bleu », un label avant tout touristique
S’il guide les communes sur des pratiques de gestion plus durable, le label Pavillon Bleu reste avant tout une certification touristique. Une grande partie de ses critères impératifs (indispensables à l’obtention du label) concernent l’accueil des vacanciers, via des infrastructures adaptées (accès à l’eau potable, postes de secours, sanitaires, poubelles) et un entretien continu du site. Une commune qui souhaiterait préserver une plage naturelle, et la protéger d’un afflux trop important de touristes n’a donc pas intérêt à se porter candidate.
Depuis sa création en 1985, les critères d’obtention du label ont évolué pour prendre de plus en plus en compte la protection de l’environnement, et la sensibilisation autour de cette thématique. Au-delà de la qualité de l’eau de baignade, plusieurs critères impératifs prennent en compte des aspects environnementaux : on peut par exemple citer le contrôle et le suivi des herbiers marins, ou zostères, ces prairies sous-marines à haute valeur écologique, qui permettent le développement d’une belle biodiversité.
Consulter le site: pavillonbleu.org
L'inventaire des espèces, un critère désormais impératif
Pavillon Bleu exige également la mise en place d’un code environnemental de bonne conduite, et que les informations relatives aux espaces naturels, la faune et la flore du site soient clairement affichées sur le site labellisé. Concernant l’entretien des plages, Pavillon Bleu recommande un ramassage manuel, moins destructeur, et qui permet de favoriser l’emploi local. Un point sur lequel la Bretagne fait d’ailleurs office de bon élève.
Concernant la biodiversité, le label est actuellement dans une logique de communication et de sensibilisation. Les critères étant en constante évolution, la volonté est de se diriger aussi vers un processus plus actif, en trois volets :
- Inventaire de la biodiversité
- Actions de protection
- Évaluation de l’impact de ces actions
L’idée est de faire évoluer les critères du label pour une cohabitation respectueuse entre touristes et les habitants naturels du site. Dans les dossiers de candidature, le niveau d’exigence concernant les actions en faveur de la biodiversité est de plus en plus élevé : le volet « inventaire des espèces » est d’ailleurs devenu un critère impératif pour obtenir le label depuis 2022.
Il est important aussi de savoir que l’obtention du label est à l’initiative des communes, et représente un certain coût. Si une commune souhaite labelliser un ou plusieurs sites sur son territoire, elle doit déposer un dossier, et fera l’objet d’un accompagnement afin d’estimer si elle remplit les critères, et si nécessaire, déterminer les actions à réaliser pour les remplir.
Le coût varie selon le nombre d’habitants que compte la commune : entre 940 et 2620 euros pour une plage, et entre 395 et 1290 euros pour un port, auxquels il faut ajouter les 130 euros de frais de montage du dossier. Un dossier qui passera devant un jury national, puis international, afin d’accorder ou non la labellisation. Un site peut donc très bien remplir les critères du label sans pour autant afficher le Pavillon Bleu, car la commune n’a pas enclenché la démarche pour l’obtenir.
Et les labels environnementaux ?
Il existe par ailleurs d’autres labels et classifications, qui détermineront la qualité environnementale d’un site. Parcs naturels, réserves naturelles régionales et nationales, sites Natura 2000, sites et réserve de biosphère Unesco, grands sites de France : de nombreux sites du littoral breton bénéficient d’une protection particulière, afin de préserver et/ou restaurer ses milieux naturels.
Que retenir ?
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Les départements finistériens et morbihannais regroupent, à eux deux, plus de 80 % des sites pavillon bleu (golfe du Morbihan, pointe du Raz).
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Depuis 2013, le palmarès des plages bretonnes « Pavillon bleu » a fluctué entre 31 et 40 sites.
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Depuis 2019, une dizaine de ports bretons battent pavillon bleu.
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S’il guide les communes sur des pratiques de gestion plus durable, le label Pavillon Bleu reste avant tout une certification touristique.
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Qualité de l’eau de baignade, contrôle et le suivi des herbiers marins, zostères, prairies sous-marines à haute valeur écologique, nettoyage manuel des plages, affichage des espèces faune-flore, etc. font parti des critères prenant en compte la protection de l’environnement depuis 1985.
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L’idée est de faire évoluer les critères du label pour une cohabitation respectueuse entre touristes et les habitants naturels des sites.