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Pourquoi la Bretagne fait partie des régions françaises les plus exposées au radon ?

Par Morgane Guillet (OEB)
en collaboration avec Béatrice Gautier-Grall (ARS Bretagne) Patricia Bédague (ORS Bretagne)
Mise à jour : 02 juin 2022
Temps de lecture : 4 minute(s)
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Sommaire de l'article
Sources

[1] Évaluation quantitative de l’impact sanitaire du radon sur la base de données récentes (exposition au radon, taux de base de cancer du poumon, consommation de tabac, etc.) publiée en 2018 dans le journal Radiation and Environmental Biophysics (Ajrouche R. et al, D. Quantitative health impact of indoor radon in France. Radiat Environ Biophys 2018; 57:205-14).

Photo granit rose

En raison de son sous-sol granitique, la Bretagne fait partie des régions françaises les plus exposées au radon. Ce gaz radioactif inodore, incolore et inerte provient de la désintégration naturelle de l’uranium présent dans les roches granitiques. Encore mal connu de la population bretonne, le radon peut s’accumuler dans les espaces confinés des bâtiments et augmenter le risque de cancer du poumon.

Un gaz radioactif inodore

Le radon est un gaz radioactif qui provient de la désintégration du radium, lui-même descendant de l'uranium, un constituant de la croûte terrestre. À partir du sol et parfois de l'eau dans laquelle il peut se trouver dissous, il se diffuse dans l'air. Dans l’air extérieur, le radon se dilue rapidement et sa concentration moyenne reste faible. Mais dans une atmosphère confinée, il peut s'accumuler et atteindre des concentrations élevées et dangereuses pour la santé.

Quel est le potentiel radon de ma commune ?

L'Institut national pour la sureté nucléaire vous informe via la cartographie du potentiel du radon de votre commune.

carte du potentiel radon de ma commune ?

Un risque accru de cancer du poumon

Le radon est classé par le Centre international de recherche sur le cancer comme cancérigène certain pour le poumon depuis 1987. L'inhalation du radon accroît ainsi le risque de développer un cancer du poumon. Ce risque augmente avec la concentration en radon et avec le temps passé à en respirer tout au long de sa vie. D'après une étude de l'Institut de radioprotection et de sûreté nucléaire et Santé publique France, 20 % des décès par cancer du poumon seraient attribuables au radon en Bretagne [1].

Le risque de développer un cancer du poumon est multiplié par 20 lorsqu'on associe l'exposition au tabac et au radon.

Encore mal connu en Bretagne

Le Baromètre Santé-Environnement 2020 mené par l’Observatoire de la santé en Bretagne a montré que, tout comme en 2014, environ 40 % des Bretons et Bretonnes n’ont jamais entendu parler du radon et de ses effets sur la santé. Surtout les jeunes de 18 à 25 ans. On observe cependant une baisse du nombre de personnes qui n’en ont jamais entendu parler parmi les 18-34 ans et les 45-64 ans. Parmi les personnes qui connaissent déjà le radon, 45 % estiment qu’il représente un risque pour la santé et 5 % d’entre eux ont déjà effectué une mesure de radon dans leur habitation.

Seuil réglementaire

Il n'existe pas, à ce jour en France, de seuil réglementaire à respecter dans les habitations des particuliers *. En revanche, les établissements recevant du public sont soumis à des obligations. La concentration du radon dans l’air se mesure en becquerel par mètre cube (Bq/m3). Sous le seuil de 300 Bq/m3, aucune action n'est obligatoire, et au-dessus de 1 000 Bq/m3, les établissements doivent engager rapidement des actions correctives.

* Cependant, pour vendre ou mettre en location un bien immobilier situé dans une commune en zone 3, il est obligatoire d’informer l’acquéreur ou le locataire du risque radon.

Le becquerel est une unité de mesure de la radioactivité qui correspond à une désintégration par seconde. 1 Bq de radon par m3 correspond à la désintégration d’un atome de radon par m3 et par seconde.

Comment savoir si vous êtes exposé au radon dans votre habitation ?

L’Institut de radioprotection et de sûreté nucléaire a établi une carte du potentiel radon des sols par commune. Elle signale les communes dont les formations géologiques peuvent soit faciliter le transfert du radon vers les bâtiments (potentiel radon de catégorie 2), soit contenir les teneurs en uranium les plus élevées comparativement aux autres roches (potentiel radon de catégorie 3). En Bretagne, la grande majorité des communes sont dans la catégorie 3. Elle s’apparente en cela aux autres régions montagneuses métropolitaines, même si ses reliefs actuels ont été fortement aplanis par l’érosion.

Seule la mesure de ce gaz dans son logement permet aujourd'hui de savoir si l’on y est exposé. Cette mesure est simple et peu coûteuse. Les dispositions à prendre pour réduire significativement la concentration en radon dans les habitations sont connues ; il s’agit notamment de renforcer l’étanchéité entre le sol et le logement pour limiter l’entrée du radon, et/ou d’aérer le bâtiment pour renouveler l’air intérieur et éliminer le radon présent. Une précaution à laquelle 94 % des Bretons et des Bretonnes ont recours au quotidien, comme l’indique le baromètre santé-environnement en Bretagne 2020.

Comment participer ?

Accéder aux données

Le jeu de données « Potentiel radon par commune en Bretagne » fournit une carte de la situation début 2018 et un accès à la cartographie dynamique proposée par l'IRSN.

photo Emmanuele Savelli
Emmanuèle Savelli
Cheffe du pôle Communication
Pôle communication
02 99 35 45 83

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