Dernière mise à jour le : 16 mars 2020

Émissions de CO2 et stockage du carbone en Bretagne : quel est l'impact de l'occupation des sols ?

La plupart des émissions de gaz à effet de serre en Bretagne sont dues à la consommation d’énergie par l’habitat et les transports, mais aussi aux activités agricoles. Quant au stockage du CO2, il est fortement lié à l’évolution de l’occupation des sols, son incidence sur le couvert végétal et sur la teneur en matière organique dans les sols. En tenant compte des sources et puits de carbone, un bilan régional se dessine.

L'effet de serre, un phénomène naturel déséquilibré par l'homme

Grâce aux gaz à effet de serre présents dans notre atmosphère, la température moyenne sur Terre avoisine 14 °C au lieu de - 18 °C. Les gaz à effet de serre sont naturellement peu abondants et les activités humaines, en augmentant leur concentration, provoquent le réchauffement climatique.

Comme ailleurs en France, la plus grande part des émissions de gaz à effet de serre en Bretagne proviennent de la consommation d'énergie, en particulier par les bâtiments (secteur résidentiel et tertiaire) et par les transports. La combustion des produits pétroliers est la première source de CO2, loin devant le gaz naturel et l'électricité.

 

Des réservoirs de carbone

Le CO2 est le gaz dont l’impact cumulé sur le climat est le plus fort depuis 1750. La lutte contre le changement climatique passe donc par le contrôle des émissions de CO2 mais aussi par des actions favorisant le piégeage de ce gaz.

Une grande part des échanges de CO2 se fait par le biais des cycles biologiques car le carbone est une des briques de base composant la matière vivante et il est recyclé lors de la décomposition de la matière morte. Si bien que le CO2 peut être stocké dans la matière vivante (on parle de puits de carbone) ou bien émis (on parle alors d’émission de carbone).

Le Giec (Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat) identifie six réservoirs de carbone :

  • les êtres vivants aériens (biomasse aérienne),
  • les êtres vivants du sol (biomasse souterraine),
  • le bois mort,
  • la litière où la matière organique se décompose,
  • la matière organique du sol
  • et les produits en bois.

Chaque réservoir contient un stock de carbone qui évolue plus ou moins naturellement (cycles biologiques, saisons, etc.) mais aussi selon les activités humaines (occupation du sol, pratiques agricoles et sylvicoles).

 

Le cycle du carbone
Le cycle du carbone | Frédéric Le Donge (OEB)

CE SONT LES FORETS QUI STOCKENT LE PLUS DE CARBONE

En Bretagne, ce sont les forêts qui concentrent le plus de carbone l'hectare, et ceci bien qu’elles ne couvrent qu'une relativement faible surface régionale. La plus grande part de ce carbone « forestier » se trouve dans les arbres et les végétaux ligneux, même si le stock de carbone dans les sols forestiers est non négligeable. Dans les landes et les sols cultivés, c’est plutôt l’inverse. Le carbone est piégé surtout dans le sol et beaucoup moins dans les végétaux. Enfin, les sols artificialisés contiennent très peu de carbone. Au final, localement, les sols sont plus ou moins riches en carbone. Et le contraste est très marqué puisqu’environ la moitié des terres en Bretagne a des teneurs en carbone inférieures à la moyenne régionale. 77 % du carbone se trouve dans des réservoirs souterrains.

Source : Développement d'une base de données des émissions et absorptions de gaz à effet de serre par les sols et la forêt en Bretagne. MATHIAS Etienne et ROBERT Colas, Citepa (2019)

 

Stocks de carbone contenus dans le sol et la biomasse selon le type d'occupation du sol

Quel est le bilan carbone lié à l'occupation des sols en Bretagne ?

Globalement, l’utilisation des terres dans la région se traduit par un effet « puits de carbone » et permet de piéger environ 2,1 millions de tonnes de CO2. Il faut comparer cette valeur à son équivalent national, à savoir un effet puits annuel variant de 30 à 50 millions de tonnes de CO2. Les mécanismes, en lien avec les réservoirs de biomasse, qui séquestrent ou libèrent du carbone n’ont pas tous le même poids. Comme dans l’ensemble de l’Europe du Nord, en Bretagne, la croissance des arbres et de l’ensemble des végétaux ligneux est la plus efficace pour piéger du carbone. Au contraire, le recul du bocage et l’appauvrissement des sols en matière organique, sont des sources importantes d’émission de CO2. Comme pour les stocks de carbone dans les sols, ceux de la biomasse sont très contrastés localement, avec des écarts importants entre certains territoires.

 

Dynamiques principales de séquestration et de déséquestration du carbone en Bretagne en 2015

 

La disparité territoriale des émissions de gaz à effet de serre et du stockage du carbone montre tout l’intérêt de mener des actions ciblées localement pour lutter contre le réchauffement climatique. C’est notamment l’objet des plans Climat-Energie territoriaux que chaque communauté de communes doit établir.

 

Auteurs : Emmanuèle Savelli (OEB)
Collaborateurs : Thomas Paysant-Leroux (OEB)
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