Dernière mise à jour le : 12 octobre 2020

Les plus fortes marées d'Europe sont en Bretagne

Les marées bretonnes sont très contrastées. Plus importantes au nord qu’au sud, les courants qu’elles engendrent jouent un rôle important sur la pollution du littoral, l’érosion côtière ou encore la répartition de la biodiversité sur les côtes.

Les plus fortes marées d'Europe

Le littoral breton est façonné par le perpétuel va-et-vient de la mer : la marée. Celle-ci est semi-diurne ; elle compte 2 pleines mers et 2 basses mers par jour. C’est au nord-est de la région que se trouvent les marées les plus fortes d’Europe. Dans la baie du Mont-Saint-Michel, les marnages - la différence d’amplitude entre la zone de basse et de haute marée - peuvent atteindre 14 mètres. La mer surgit « à la vitesse d’un cheval au galop », avalant l’estran à plus de 8 km/h pour recouvrir la baie. La hauteur de marée diminue progressivement vers l’ouest avec un maximum aux alentours de 7 mètres en mer d'Iroise tandis que le long de la côte Sud, les marnages n’excèdent pas 4 mètres.

C'est en raison de ce marnage exceptionnel en Bretagne Nord que la France a implanté à l'embouchure de la Rance dans les années 1960 une usine marémotrice qui fournit 90 % de la production hydroélectrique de la région.

 

marees-bretagne-infographie

 

Des vitesses de courant contrastées

Tout comme le marnage, les vitesses moyennes des courants de marée sont très contrastées entre les côtes nord et sud. Elles ne dépassent généralement pas 40 cm/s au sud, alors qu’elles peuvent atteindre 80 cm/s à 1,30 m/s (2,5 nœuds) au nord. Deux secteurs autour d’Ouessant et de Bréhat concentrent les plus fortes vitesses.

L’intensité de ces courants a un impact sur la température de la mer en surface comme en profondeur, la salinité, la répartition des matières en suspension, les concentrations en chlorophylle, etc.

 

COMPRENDRE LA DISPERSION DES POLLUANTS AVEC LES MARÉES

Les scientifiques utilisent l’hydrodynamisme des eaux littorales pour simuler la dispersion des polluants d’origine continentale et des éléments nutritifs comme l’azote et le phosphore. Cela les aide à comprendre les phénomènes de prolifération d’algues vertes et de phytoplancton toxique. Ils l’utilisent aussi afin de prévoir la dérive des nappes d'hydrocarbure en cas de pollution. Les données relatives aux courants de marée et aux houles sont également intégrées au suivi de l’évolution du trait de côte ainsi que dans la caractérisation des peuplements écologiques du littoral.

 

Accéder aux données

Cartographie dynamique du marnage en Bretagne avec un coefficient de marée de 120 sur data.shom.fr.

Auteurs : Emmanuèle Savelli (OEB)
Collaborateurs : Fabrice Lecornu (Ifremer)
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