- GA²LEN. Does rhinitis lead to asthma? General practitioner. Brochure 2007
- Capt'Air Bretagne https://captair-bretagne.com/
- RNSA https://www.pollens.fr/
Éternuements, rhinites, crises d'asthme... dès le mois d'avril les pollens commencent à démanger les plus sensibles. Depuis 1996, Capt’air Bretagne assure une surveillance pollinique de la région. L'association identifie et compte chaque semaine les pollens présents dans l’air en Bretagne pour alerter les habitants et habitantes sur les risques allergiques aux pollens. Les derniers résultats montrent que les pollens de frêne, bouleau et de graminées présentent les risques allergiques les plus élevés.
Que sait-on du risque pollinique en Bretagne ?
Les manifestations allergiques sont diverses : rhinite et conjonctivite saisonnières, crises d’asthme, œdèmes et urticaires, etc. Plus de 80 % des asthmatiques sont allergiques. En Bretagne, le taux d'individus atteints d'allergies liées aux pollens est de 3,9 pour 100 000 habitants contre 3 pour 100 000 en France. Trois types de pollens présentent un risque particulièrement élevé : le frêne (niveau 3/5), le bouleau (4/5) et les graminées (5/5).
Actuellement, 20 à 30 % de la population française souffre d’allergie respiratoire. En 20 ans, le nombre de personnes atteintes d’allergies a doublé. En 2050, 50 % de la population mondiale serait affectée par au moins une maladie allergique selon l’OMS (source : GA²LEN. Does rhinitis lead to asthma? General practitioner. Brochure 2007).
Que l'on appelle "taux de morbidité" : nombre d'individus atteints par une maladie dans une population donnée et pendant une période déterminée.
La météo a-t-elle une incidence sur la diffusion des pollens ?
Oui, selon qu’il pleuve ou qu’il vente, les pollens vont être diffusés différemment dans l’air et l’impact sur les individus allergiques sera par conséquent différent. Si au moment de la diffusion, le temps est sec et venté, les pollens peuvent se disperser largement dans l’air, sur un rayon d’au moins 30 km, parfois beaucoup plus, et atteindre un grand nombre de personnes. Par contre, lorsqu’il pleut les pollens émis sont plaqués au sol, ce qui les fait éclater et provoque la libération des allergènes de façon massive. Les individus allergiques situés dans cette zone peuvent alors être très fortement impactés.
Qui s'occupe du suivi pollinique en Bretagne ?
C'est Capt’air Bretagne qui analyse les pollens dans cinq villes de la région : Brest, Dinan, Pontivy, Rennes et Saint-Brieuc. Depuis 2006, il surveille aussi les moisissures sur le site de Dinan. Toute la semaine un capteur pompe 10 litres d'air par minute, soit l'équivalent de ce qu'inhale un être humain. Grâce à cette respiration surveillée, Capt'air Bretagne observe les concentrations d'une vingtaine de pollens provenant d'arbres et d'herbacées.
Une fois par semaine, les pollens sont comptés et identifiés au microscope optique. Cela permet au RNSA de déterminer un risque allergique d'exposition aux pollens (RAEP) qui dépend de la variété et du nombre de grains de pollen dans l’air, de leur potentiel allergisant, de données cliniques et phénologiques. Cet indice allergique varie de 0 (nul) à 5 (très élevé). Le bulletin pollinique hebdomadaire est alors établi en reprenant pour chaque ville l’ensemble des pollens présents dans l’air dès leur apparition et en fourni le risque allergique et un risque global. Cela permet à chaque allergique qui connait son niveau de sensibilité d’adapter la prise de son traitement et les mesures de diminution de l'exposition à mettre en place, en fonction de son seuil de tolérance, de connaitre les pollens présents dès le début de l’émission. Le bulletin précise aussi le nombre total de grains de pollens par mètre cube et le risque allergique total associé.
En complément de ce suivi par capteur, les collectivités de Brest métropole et Lorient agglomération développent la phénologie à travers un « réseau sentinelle pollen ». Cela consiste à étudier directement les arbres et les plantes et à déterminer le début et la fin de la pollinisation. Dix-huit arbres et six espèces d’herbacées font l’objet de ce suivi régulier. Ces collectivités transmettent chaque semaine leurs observations à Capt’air qui les fait remonter au RNSA. Ce sont l'ensemble de ses données (capteur, phénologie et médecins sentinelles) qui permet d'établir le RAEP.
Capt’air Bretagne a été créé en 1996 pour informer la population sur les risques d’allergie aux pollens et assurer la surveillance pollinique de la région en partenariat avec le Réseau national de surveillance aérobiologique (RNSA).
Phénologie : étude scientifique des variations (durée, époque, etc.) que les divers climats font subir à la floraison et à la feuillaison des végétaux.
« Pour diffuser les bulletins polliniques le plus largement possible, nous travaillons avec les médias locaux, les communautés de communes, les mairies, les pharmacies, les médecins et les particuliers qui en ont émis le souhait. » - Sophie Frain, infirmière diplômée d'État, aérobiologiste et conseillère médicale en environnement intérieur (Capt’Air Bretagne)
Les bulletins hebdomadaires émis par Capt’air Bretagne aident les médecins à diagnostiquer puis à soigner plus efficacement les personnes allergiques et à anticiper les crises par des traitements préventifs.
Que retenir ?
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En Bretagne, le taux de morbidité liée aux pollens est de 3,9 pour 100 000 habitants contre 3 pour 100 000 en France.
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Le vent et la pluie peuvent augmenter l’exposition aux allergènes contenus dans les pollens.
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Capt’air Bretagne émet un bulletin pollinique hebdomadaire pour Brest, Dinan, Pontivy, Rennes et Saint-Brieuc précisant un indice allergique variant de 0 (nul) à très élevé (5) qui permet à chaque personne allergique aux pollens de faire de la prévention.
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En Bretagne, le risque allergique le plus élevé concerne les pollens de frêne (indice allergique : 3/5), le bouleau (4/5) et les graminées (5/5).