
Données :
- Production d’énergie en Bretagne
- Les consommations de bois-énergie par EPCI en Bretagne
- Les chaufferies bois en Bretagne
Documentation :
- Méthodologie de traitement des données du bois-énergie, OEB
- OEB-Fibois, 2023. Enquête sur le chauffage domestique au bois en Bretagne - hiver 2022
- IGN, 2022, Étude de stock de carbone dans les haies bocagères françaises
DRAAF. Données des enquêtes annuelles de branche (EAB) de la récolte forestière pour la période 2016-2022 - SDES – enquête des transports - Base de données SitraM du SDES (Cartofob) 2017
- Enquêtes Solagro, Ceren, Ademe et OEB/Fibois (2005, 2013, 2018, 2019, 2022)
- Pollution de l’air ambiant : nouvelles estimations de son impact sur la santé des Français (Santé publique France)

Les Bretons et les Bretonnes se chauffent au bois depuis longtemps et le succès de cette ressource énergétique pour le chauffage domestique ne se dément pas aujourd’hui. Le bois est également utilisé pour alimenter des chaufferies domestiques partout en Bretagne. Certaines unités industrielles ont d'ailleurs désormais de fortes puissances.
Quelle est la part du bois dans la production d’énergie renouvelable en Bretagne ?
Toutes filières confondues, le bois arrive en tête du mix des ressources énergétiques utilisées en Bretagne pour produire de l’énergie. Il en fournit environ un tiers, avec 1,5 millions de tonnes de bois transformés en chaleur et en électricité. Si on considère uniquement les énergies renouvelables, cette part atteint même 47 %. C’est d’ailleurs une particularité régionale car, en France, la part du bois dans la production d’énergies renouvelables avoisinait 34 % en 2022.
Comment expliquer le recours important au bois de chauffage dans la région ?
L'exploitation du bois pour le chauffage domestique a toujours été forte en Bretagne. Et ce marché ne fait que croître puisqu'entre 2012 et 2022, la récolte de bois-énergie a triplé pour répondre à la demande. Se chauffer au bois est une pratique traditionnelle dans la région, largement répandue chez les ménages, et néanmoins en plein essor. En 2022, 640 000 maisons individuelles utilisaient le bois comme moyen de chauffage principal ou secondaire. Cela représente la moitié du parc des maisons individuelles de la région et près d’1 million de tonnes de bois consommé chaque année.
Parmi les maisons individuelles, le taux d’équipement en appareil de chauffage en milieu rural (53 %) est supérieur à celui en milieu urbain dense.
En plus du bois à usage domestique, à partir des années 2000, sont apparues en Bretagne des chaufferies fonctionnant au bois déchiqueté, dont la puissance dans le cas de grosses unités est parfois 1 000 fois supérieure à celle d'un appareil individuel. À l'origine, l’industrie du bois utilisait des chaufferies pour sécher ses sciages et valoriser énergétiquement ses déchets et produits connexes. Avec le temps, les installations se sont diversifiées. Aujourd’hui, on compte près de 600 chaufferies d’une puissance allant de 15 kW à 33 MW. Elles consomment près de 470 000 t/an de bois, à 98 % sous une forme déchiquetée. Désormais, elles appartiennent en majorité à des collectivités et des agriculteurs. Elles servent à chauffer des bâtiments publics, des bâtiments d'élevage, des serres, ou encore elles alimentent des réseaux de chaleur urbains. Certaines produisent même de l'électricité en plus de la chaleur (centrales de cogénération).
D’où vient le bois de chauffage consommé en Bretagne ?
Pour l’essentiel, il s’agit de ressources en bois local. Les bûches du bois de chauffage sont principalement issues du bocage et de la forêt en Bretagne, sans qu’il soit possible de retracer précisément leur origine. En effet, une grande partie du bois provient de circuits informels, courts ou d’auto-approvisionnement. Seule une très faible part des bûches consommées passe par des circuits commerciaux classiques de distribution. Le bois bûche est aux trois quarts constitués de feuillus dur (chêne, châtaignier, charme, hêtre, orme, etc.), plus rarement de résineux, ou de feuillus tendres.
Les granulés de bois sont de plus en plus utilisés pour le chauffage domestique. Ils sont fabriqués à partir de sciures, plaquettes ou de petits bois non valorisables en bois d’œuvre, issus principalement de résineux, mais également de feuillus.
La forêt et les déchets de bois fournissent l'essentiel de la ressource en bois déchiqueté. Les déchets de bois sont tous les bois non traités, en fin de vie, de type broyats de palettes et d'emballages, ainsi que les sous-produits de l'industrie du bois.
La mobilisation du bois affecte les écosystèmes et leur capacité à stocker du carbone à court et long terme. Elle peut avoir des impacts sur la biodiversité, les paysages et la ressource en eau. Parce qu’elle a fortement augmenté en 10 ans, la récolte du bois breton a fragilisé la ressource forestière en résineux et la ressource en bois bocager. Au contraire, les feuillus forestiers sont largement sous-exploités.
- Aller plus loin avec des données spatiales et temporelles détaillées
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Consulter nos collections cartographiques et télécharger nos cartes au format PDF :
- Chauffage domestique en Bretagne : consommation de bois bûche et granulé
- Les chaufferies bois collectives en Bretagne
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- les consommations de bois-énergie par EPCI en Bretagne (domestiques et des chaufferies bois)
- les données techniques sur les chaufferies bois en Bretagne (localisation, année de mise en service, puissance thermique, tonnage annuel, maître d'ouvrage, etc.)
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Quel est l’impact du chauffage au bois sur la qualité de l’air ?
Dans certaines conditions de combustion, lorsque le bois ne brûle pas complètement (feu en plein air, foyer ouvert, appareils de chauffage anciens ou encore usage de bois humide), il émet des particules fines de diamètres inférieurs à 2,5 (PM2,5) et 10 microns (PM10), et des composés chimiques dangereux pour la santé (CO, COV, etc.). Ces émissions ont un impact sur la qualité de l’air extérieur mais aussi intérieur, et présentent un risque pour la santé.
Air Breizh, organisme chargé de la surveillance de la qualité de l’air en Bretagne, explique que ces émissions peuvent contribuer aux épisodes de pollution atmosphérique dans les zones bretonnes densément peuplées et dans certaines conditions météorologiques (en hiver et au printemps, dans des conditions anticycloniques marquées). « Les particules PM10 et PM2,5 peuvent provoquer une atteinte fonctionnelle respiratoire, le déclenchement de crises d’asthme et la hausse du nombre de décès pour cause cardio-vasculaire ou respiratoire ».
En 2020, le chauffage au bois domestique était à l’origine de « 96 % des émissions de PM2,5 en Bretagne » liées au secteur résidentiel.
« Les concentrations annuelles moyennes des PM2,5 [étaient] homogènes sur l’ensemble [de la Bretagne]. Les valeurs de pollution de fond varient de 6 - 7 μg/m3 en zone rurale à 8 - 9 μg/m3 dans les centres urbains. » Selon le référentiel considéré (Valeur Limite réglementaire, fixée à 25 μg/m3 ou recommandation plus sévère de l’OMS à 5 μg/m3), cette concentration est jugée ou non préoccupante.
Santé publique de France a évalué l’impact de la pollution atmosphérique sur la mortalité annuelle en France entre 2016 et 2019. Il en ressort que « chaque année près de 40 000 décès seraient attribuables à une exposition des personnes âgées de 30 ans et plus aux particules fines (PM2,5). Ainsi, l’exposition à la pollution de l’air ambiant représente, en moyenne, pour les personnes âgées de 30 ans et plus une perte d’espérance de vie de près de 8 mois pour les PM2,5 ». Ces risques sanitaires sont encore insuffisamment connus de la population en Bretagne car à peine 30 % des utilisateurs de bois chauffage sont conscients de la pollution créée par la combustion du bois. Un chiffre qui descend à 20 % pour ceux et celles qui se chauffent aux granulés. Un bon équipement pour se chauffer au bois ne fait pas tout, encore faut-il savoir l’utiliser correctement pour protéger sa santé et celles des autres.
- Aller plus loin avec des données spatiales et temporelles détaillées
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Chaque année, le rapport d’Air Breizh présente les résultats des mesures annuelles en particules fines (PM2,5 et PM10) et leur impact sur la qualité de l’air en Bretagne. À retrouver sur : www.airbreizh.asso.fr
Que retenir ?
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La production d’énergie renouvelable en Bretagne repose pour près de la moitié sur le bois (contre environ un tiers en France).
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La récolte de bois pour du chauffage a triplé en 10 ans.
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Près de la moitié du parc des maisons individuelles bretonnes utilisent le bois comme moyen de chauffage principal ou secondaire. Elles consomment environ 1 million de tonnes de bois par an sous forme de bûches ou de granulés.
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Ce bois, issu pour l’essentiel de feuillus, est récolté en majorité dans le bocage et la forêt. Son origine est difficile à connaître car une grande partie du bois provient de circuits informels, courts ou d’auto-approvisionnement.
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La Bretagne compte également 600 chaufferies consommant en moyenne 470 00 t/an de bois sous une forme déchiquetée.
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Il s’agit surtout de résineux provenant de la forêt, du bocage mais aussi de co-produits de la filière bois (sciures) et bois en fin de vie.
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Le chauffage au bois domestique en Bretagne contribue fortement à la pollution en particules fines de diamètres inférieurs à 2,5 microns, contribuant ainsi à l’exposition de la population à des risques sanitaires. Cette pollution de l’air intérieur et extérieur intervient lorsque la combustion du bois est mal maîtrisée, ce dont peu de Bretons et Bretonnes ont conscience (20 à 30 % des personnes se chauffant au bois).
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