Quels sont les pollens avec les risques allergiques les plus élevés en Bretagne ?

Prévenir plutôt que guérir. C’est ce qui anime le réseau Capt'air Bretagne qui identifie et compte chaque semaine les pollens présents dans l’air en Bretagne pour alerter sur les risques allergiques aux pollens. Sophie Frain, infirmière diplômée d'État, aérobiologiste et conseillère médicale en environnement intérieur, est chargée des analyses polliniques.
Qu’est-ce que le réseau Capt’air Bretagne ?
Capt’air Bretagne a été créé en 1996 pour informer la population sur les risques d’allergie aux pollens. Ce réseau assure la surveillance pollinique de la région en partenariat avec le Réseau national de surveillance aérobiologique (RNSA).
20 à 30 % de la population française souffre d’allergie respiratoire. Les manifestations sont diverses : rhinite et conjonctivite saisonnières, crises d’asthme, œdèmes et urticaires, etc. Plus de 80 % des asthmatiques sont allergiques.
Les bulletins hebdomadaires émis par Capt’air Bretagne aident les médecins à diagnostiquer puis à soigner plus efficacement les personnes allergiques et à anticiper les crises par des traitements préventifs. Pour les diffuser le plus largement, nous travaillons avec les médias locaux, les communautés de communes, les mairies, les pharmacies, les médecins et les particuliers qui en ont émis le souhait.
En Bretagne il y a un taux de morbidité[1] de 3,9 pour 100 000 habitants contre 3 pour 100 000 en France.
[1] Morbidité : nombre d'individus atteints par une maladie dans une population donnée et pendant une période déterminée.

© Sophie Frain (Capt’air Bretagne) | Capteur de pollens situé sur un toit de Dinan.
Comment faites-vous le suivi pollinique ?
Capt’air Bretagne analyse les pollens dans cinq villes de la région : Brest, Dinan, Pontivy, Rennes et Saint-Brieuc. Depuis 2006, il analyse aussi les moisissures sur le site de Dinan.
Toute la semaine un capteur pompe 10 litres d'air par minute, soit l'équivalent de ce qu'inhale un être humain. Grâce à cette respiration surveillée, Capt'air Bretagne contrôle les concentrations d'une vingtaine de pollens provenant d'arbres et d'herbacées.
Une fois par semaine, les pollens sont comptés et identifiés au microscope optique. Cela permet de déterminer un indice allergique qui dépend de la variété et du nombre de grains de pollen dans l’air, de leur potentiel allergisant, de données cliniques et phénologiques. Cet indice allergique varie de 0 (nul) à 5 (très élevé).
Le bulletin pollinique hebdomadaire est alors établi en reprenant pour chaque ville l’ensemble des pollens présents dans l’air dès leur apparition et en fourni le risque allergique et un risque global. Cela permet à chaque allergique qui connait son niveau de sensibilité d’adapter le prise de son traitement en fonction de son seuil de tolérance, de connaitre les pollens présents dès le début de l’émission. Le bulletin précise aussi le nombre total de grains de pollens par mètre cube et le risque allergique total associé.
En parallèle de ce suivi par capteur, les collectivités Brest métropole et Dinan agglomération développent la phénologie[2]. Cela consiste à étudier directement les plantes et à déterminer le début et la fin de la pollinisation. Ces collectivités nous transmettent leurs observations que l’on compare avec les résultats issus de nos capteurs pour vérifier un potentiel décalage : il peut y avoir une semaine d’écart entre la lecture des capteurs (consultés une fois par semaine) et le terrain.
[2] phénologie : étude scientifique des variations (durée, époque, etc.) que les divers climats font subir à la floraison et à la feuillaison des végétaux.
La météo a t-elle une incidence sur la diffusion des pollens ?
Oui, selon qu’il pleuve ou qu’il vente, les pollens vont être diffusés différemment dans l’air et l’impact sur les individus allergiques sera par conséquent différent. Si au moment de la diffusion, le temps est sec et venté, les pollens peuvent se disperser largement dans l’air, sur un rayon d’au moins 30 km, parfois beaucoup plus, et atteindre un grand nombre de personnes. Par contre, lorsqu’il pleut les pollens émis sont plaqués au sol, ce qui les fait éclater et provoque la libération des allergènes de façon massive. Les individus allergiques situés dans cette zone peuvent alors être très fortement impactés.

Accédez aux données
Tous les bulletins actuels et anciens d’analyse pollinique sont téléchargeables depuis 2008 sur le site Web de Capt’air Bretagne. Ce site propose également de vous inscrire au bulletin de votre ville ou de l'ensemble de la Bretagne. Ainsi qu'une application Smartphone "Capt'air bretagne" qui permet d'être informé Instantanément du risque allergique selon votre localisation.
Le site du Réseau national de surveillance aérobiologique (RNSA) propose également de visualiser le risque allergique par ville. Pour cela, sélectionnez l'onglet "risque par région", cliquer sur la région Bretagne et s'affichera la carte des données phénologiques par ville doté d'un capteur.
Qui contacter ?
Sophie Frain, Capt’air Bretagne : Tél. 02 96 85 70 93 - captair [at] ch-dinan.fr (courriel)