L’énergie produite en Bretagne prend plusieurs formes : la chaleur, l’électricité (les deux pouvant être produites ensemble grâce à la cogénération) et le biométhane, injecté sur le réseau de transport et de distribution du gaz. Ils viennent pour l’essentiel d'énergies renouvelables : le vent, l’eau, le soleil et ce que l'on regroupe sous le terme "biomasse" (bois, résidus agricoles, etc.). Ils sont également tirés de la valorisation des déchets, une énergie de récupération. Dominée par la chaleur, la production d’énergie de la région est en évolution constante depuis 2000, notamment avec l’essor du biogaz depuis 2012. Néanmoins le chauffage au bois et l’éolien restent encore les deux principales ressources que la Bretagne exploite pour produire de l'énergie sur son territoire.
Depuis quand la Bretagne a-t-elle commencé à renforcer sa production d’énergie sur son territoire ?
À l’exception de l’usine marémotrice de la Rance, la Bretagne était en 2000 un territoire quasiment vierge de tout moyen de production d’énergie renouvelable public ou industriel. Depuis 20 ans, elle a développé l’exploitation d’un bouquet énergétique qui repose sur des ressources renouvelables, la biomasse (bois, résidus agricoles), les énergies éoliennes, hydrauliques et solaires, et des ressources de récupération en valorisant les déchets.
La production d’énergie y a quasiment triplé depuis 2005 pour atteindre 15 TWh en 2021. Elle vient à 84 % de l’exploitation d’énergies renouvelables. Le bois de chauffage représente un tiers des ressources utilisées, ce qui explique l’importance de la chaleur dans la production régionale. L’éolien est depuis longtemps en deuxième position. Il est ex æquo avec les pompes à chaleur domestiques arrivées beaucoup plus récemment dans le bouquet énergétique de la Bretagne.
Malgré sa progression, la production d'énergie bretonne ne couvre encore qu'une faible part de la consommation régionale (19 % en 2021).
La Bretagne utilise-t-elle des énergies fossiles (pétrole, gaz, etc.) pour produire de l’énergie ? (à valider par Aliette)
Elles sont minoritaires dans le bouquet énergétique régional mais elles progressent depuis 2012. La région compte 170 installations utilisant des énergies fossiles. Ce sont en majorité des installations de cogénération fonctionnant au gaz, utilisées notamment pour chauffer des serres agricoles (environ 130 installations en Bretagne). Ces installations se développent fortement depuis 2012.
On trouve également une trentaine d’installations produisant de l'électricité à partir de fioul ou de diesel, certaines sont des turbines à combustion en général anciennes, mises en place pour soutenir la consommation électrique dans les périodes de pointe (soirées d’hivers froids), d’autres sont des groupes électrogènes plutôt déployés par des industries. L'installation avec la puissance la plus importante (446 MW) est une centrale à cycle combiné au gaz, raccordée à Landivisiau fin 2021. Dès sa première année de fonctionnement en 2022, elle fournissait 12 % de la consommation totale régionale d'électricité.
Comment le bouquet énergétique breton évolue-t-il ?
Le développement des moyens de productions repose ces 20 dernières années majoritairement sur des investissements industriels et publics. Les principales filières bénéficiaires de ces investissements sont l’éolien, le bois de chauffage (et notamment les chaufferies au bois déchiqueté), la méthanisation et le solaire photovoltaïque. La mise en service en 2023 du parc éolien en mer, au large de Saint-Brieuc devrait redonner un nouvel élan à la filière éolienne jusqu'à présent uniquement terrestre.
Les investissements domestiques ne sont pas pour autant anecdotiques dans le résultat. Portés sur le renouvellement des installations de chauffage, ils sont masqués par l’augmentation progressive des performances des appareils de chauffage.
Les pompes à chaleur contribuent désormais autant que le parc éolien terrestre à la production régionale.
On observe, en revanche sur deux filières « historiques » des situations de progression nulles ou très faibles : la filière de récupération et l’hydroélectricité. Cela s’explique par l’absence de diversification de ces filières qui reposent depuis 2000 sur des ressources limitées (incinération des déchets et hydroélectricité en domaine terrestre).
- Aller plus loin avec des données spatiales et temporelles détaillées
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- Notre collection bibliographique : Mémento des Chiffres clés en Bretagne. Conférence Bretonne de la Transition énergétique
- Notre tableau de bord : La production d'énergies en Bretagne.
- Notre donnée ouverte : La production d'énergie en Bretagne
- Le portail cartographique français des énergies renouvelables de l'IGN
Comment expliquer l'essor de la production de biométhane en Bretagne ?
Depuis 2012, la croissance de la production d’énergie par les filières historiques comme le bois déchiqueté, l’éolien terrestre ou le solaire photovoltaïque s’est tassée par rapport au milieu des années 2000. En revanche, la production de biométhane est en plein essor (multipliée par 8 pour le biogaz et par 3 pour la cogénération gaz).
Le Code de l’énergie définit le biogaz comme un « combustible ou carburant gazeux produits à partir de la [méthanisation de la] biomasse ». Il peut être valorisé sous la forme d'électricité, de chaleur, voire les deux (cogénération), ou injecté sur le réseau de distribution du gaz, après épuration et transformation en biométhane.
Initiée par le secteur agricole, la méthanisation est désormais pour moitié assurée par des installations industrielles. Divers types de matières organiques peuvent alimenter un méthaniseur : des résidus agricoles (végétaux, fumier, lisier), des biodéchets verts et ménagers, des déchets de l'industrie agroalimentaire, etc. Des sites de stockage de déchets et des stations d’épuration des eaux servent également à produire du biométhane.
Le ministère de la Transition énergétique explique que « La méthanisation est un processus naturel de dégradation biologique de la matière organique dans un milieu sans oxygène due à l’action de multiples micro-organismes (bactéries). Elle peut avoir lieu naturellement dans certains milieux tels que les marais ou peut être mise en œuvre volontairement dans des unités dédiées grâce à un équipement industrie appelé « méthaniseur ».
Que retenir ?
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La Bretagne produit plusieurs formes d’énergie : de la chaleur, de l’électricité (les deux pouvant être produites ensemble grâce à la cogénération) et du biométhane, injecté sur le réseau de distribution du gaz.
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En dehors de l'usine marémotrice de la Rance, cela fait seulement une vingtaine d’années que la région exploite davantage les ressources énergétiques de son territoire. Ce sont soit des ressources renouvelables (mer et rivières, bois et résidus agricoles, vent, soleil) soit des énergies de récupération (valorisation des déchets).
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La Bretagne utilise aussi des énergies fossiles (fioul, gaz) pour produire de l'énergie. Cette production est minoritaire mais se développe fortement depuis 2012. La mise en service de la centrale à gaz de Landivisiau fin 2021 renforce notablement la production régionale.
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La région a multiplié quasiment par 3 sa production d’énergie depuis 2005. Ceci grâce à des investissements industriels et publics mais aussi domestiques par les Bretons et Bretonnes. Certaines filières énergétiques sont en plein essor (pompes à chaleur, cogénération, biométhane) et ont récemment modifié le bouquet énergétique traditionnel de la Bretagne. D'autres filières comme l'éolien (mise en services des premières éoliennes en mer en 2023) vont connaître un rebond dans les prochaines années.