Que sait-on sur les sources d'ondes électromagnétiques en Bretagne et leur impact sur la santé ?

Par Morgane Guillet (OEB)
en collaboration avec Yves Le Dréan (Irset, Université Rennes 1)
Mise à jour : 07 juin 2022
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santé-environnement
Organismes associés
Photo Téléphone portable

Les Bretons et les Bretonnes sont très partagés sur la perception de leur niveau d’information concernant les ondes électromagnétiques et les risques associés pour la santé. À l’exception du téléphone portable, les sources d’émission des ondes sont peu connues. Une faible part de la population cherche à se protéger des ondes.

Partout dans notre environnement

Les ondes électromagnétiques sont multiples et elles sont partout dans notre environnement. De très nombreuses applications humaines utilisent ces ondes (la téléphonie mobile, la radio FM, ou encore les radiographies du corps humain, pour ne citer que les plus connues). On les retrouve aussi de façon naturelle dans notre environnement car la lumière visible ou les UV émis par notre soleil sont des ondes électromagnétiques. De plus, tous les objets et êtres vivants émettent des ondes électromagnétiques. Le corps humain émet par exemple des ondes infrarouges qu’on ne peut pas voir à l’œil nu mais qu’on peut détecter avec des caméras thermiques.

Qu’est-ce qu’une onde électromagnétique ?

Une onde électromagnétique est composée d’un champ magnétique et d’un champ électrique. Elle est notamment produite lorsque des charges électriques sont en mouvement. Elle se déplace dans le vide ou l’air à la vitesse de la lumière, soit près de 300 000 kilomètres par seconde. Une onde est caractérisée par deux éléments :

  • sa fréquence (son nombre d’oscillations par seconde, plus ou moins important) qui va de 300 Hertz (Hz) autour des lignes électriques à 30 millions de gigahertz (GHz) pour les rayons X utilisées en imagerie médicale,
  • sa puissance (intensité des champs électrique et magnétique de l’onde).

Les interactions entre les ondes électromagnétiques et les organismes vivants dépendent très fortement de ces deux éléments. Par exemple, dans la gamme de la lumière visible les fréquences sont associées à la perception des couleurs. Plus une fréquence est élevée, plus la couleur perçue est bleue tandis qu’une faible fréquence correspond à une couleur rouge.

Mieux comprendre

Les radiofréquences, utilisées pour la télécommunication

Les ondes électromagnétiques transportent de l’énergie et, de par leur propriété de propagation, elles permettent aussi de transporter de l’information. C’est pourquoi elles sont utilisées dans le domaine de la communication. Les ondes utilisées par les systèmes de télécommunication, invisibles à l’œil nu, sont appelées « radiofréquences ». Elles sont situées entre 10 MHz et 300 GHz, soit 10 millions à 300 milliards d’oscillations par seconde. Cela peut paraître énorme, mais c’est moins que les fréquences de la lumière visible.

Il existe plusieurs milliers de sites radioélectriques en Bretagne qui émettent des ondes électromagnétiques. La majorité sert à la téléphonie mobile et concerne 75 % des communes de la région, mais aussi aux faisceaux Hertziens (transmission de signaux radio entre deux sites géographiques).

Accéder aux données

Jeu de données sur les installations de réseaux mobiles par commune en Bretagne.

Quels sont les impacts avérés des ondes radiofréquences sur la santé ?

À ce jour, les effets thermiques (échauffement lors d’un contact prolongé avec une source d’émission) sont les seuls effets démontrés des radiofréquences sur le corps humain. La législation actuelle est donc exclusivement fondée sur les risques thermiques en limitant l’intensité des ondes de façon à éviter les échauffements.

Les travaux actuels des scientifiques consistent à savoir si en deçà des seuils limites autorisés, ces ondes peuvent avoir d’autres effets, indépendants de l’élévation de la température. Depuis une trentaine d’années, aucun autre effet sanitaire n’a été établi de façon reproductible par la communauté scientifique, que ce soit sur la mémoire, les cancers, le système immunitaire, l’impact sur la fécondation etc. Les résultats étant très contradictoires, ils ne permettent pas de mettre en évidence d’autres effets avérés.

Un avis mitigé de la population bretonne

Le Baromètre Santé-Environnement en Bretagne réalisé en 2020 par l’Observatoire régional de la santé en Bretagne, montre que le niveau d’information de la population sur les effets des ondes électromagnétiques sur la santé est variable. 1 personne sur 2 se dit bien informée sur le sujet. Les jeunes de 18 à 35 ans sont plus nombreux dans cette situation. Et un peu plus d’1 personne sur 2 perçoit un risque « plutôt élevé » voire « très élevé » des ondes sur la santé. Cette part a diminué depuis 2014, elle était alors de 70 %.

Des sources d’émission encore mal identifiées

Le baromètre nous apprend également que 15 % des personnes interrogées ne peuvent citer aucune source d’émission d’onde électromagnétique. Cette proportion est plus élevée parmi les femmes ainsi que parmi les personnes âgées de 65 à 75 ans. Lorsque les sources d’émission sont connues, le téléphone mobile arrive en tête, devançant les systèmes wifi et Bluetooth, les appareils électriques sous tension, le four micro-ondes, les antennes relais et les lignes à haute tension.

Des précautions prises par un quart de la population

Les principales sources de radiofréquences sont les antennes-relais de téléphonie mobile, de télévision et de radio. Mais nous n'y sommes exposés qu’à un niveau extrêmement faible car nous sommes éloignés de ces antennes. L’appareil qui expose aux plus forts niveaux est le téléphone portable car il est à proximité de notre corps et la plupart d’entre nous l’utilisons tous les jours.

Un quart des Bretons et Bretonnes interrogés prennent des précautions vis à vis des émetteurs d'ondes électromagnétiques. Parmi ces personnes, on retrouve celles qui se déclarent les mieux informées sur les effets sanitaires des ondes électromagnétiques. La pratique la plus répandue concerne le téléphone portable, régulièrement basculé en mode avion ou éteint.

Parmi les personnes qui prennent des précautions, quatre à cinq sur dix coupent parfois le Wifi, le Bluetooth ou n’utilisent pas de téléphone sans fil. Le même nombre s’éloignent des appareils émettant des ondes électromagnétiques comme les micro-ondes. Un tiers utilisent des oreillettes ou des haut-parleurs lorsqu’ils téléphonent.

Chacun peut facilement limiter au quotidien son exposition aux ondes électromagnétiques en appliquant des principes de base comme s’éloigner des sources d’émission (le champ électromagnétique décroît très vite lorsque la distance augmente) et limiter la fréquence et la durée d’utilisation des dispositifs émetteurs d’ondes.

Comment participer ?

photo Emmanuele Savelli
Emmanuèle Savelli
Cheffe du pôle communication
Pôle communication
02 99 35 45 83

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