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Le littoral breton est façonné par le perpétuel va-et-vient de la mer : la marée. Semi-diurne, elle compte 2 pleines mers et 2 basses mers par jour. Son amplitude varie fortement le long des côtes bretonnes qui détiennent le record des plus forts marnages d’Europe.
Marnage, coefficient de marée, courant de marée : de quoi parle-t-on ?
« Les marées sont des variations du niveau de la mer dues principalement aux actions combinées de la lune et du soleil. [..] L'amplitude de la variation de niveau est quantifiée par des coefficients de marée qui vont de 20 à 120. Les marées de faible marnage (coefficient < 60) se produisent deux fois par mois au premier et au dernier quartier de lune ; les marées de fort marnage (coefficient > 80) se produisent deux fois par mois à la pleine et à la nouvelle lune, quand la Terre, la Lune et le Soleil sont alignés. Le marnage est la dimension verticale de la marée. Les courants de marée sont réversibles : courant de flot à la marée montante et courant de jusant à la marée descendante. La renverse de courant se produit à mi-marée. » (Géoconfluences)
Ressources de géographie pour les enseignants, Géoconfluences
Où se trouvent les plus fortes marées en Bretagne ?
On les observe dans la baie du Mont-Saint-Michel, où le marnage peut atteindre 14 mètres avec un coefficient de marée de 120. C’est d’ailleurs là qu’ont lieu les plus fortes marées d’Europe. La mer y surgit « à la vitesse d’un cheval au galop », avalant l’estran à plus de 8 km/h pour recouvrir la baie. La hauteur de marée diminue progressivement vers l’ouest avec un maximum aux alentours de 7 mètres en mer d'Iroise tandis que le long de la côte Sud, les marnages n’excèdent pas 4 mètres.
C'est en raison de ce marnage exceptionnel en Bretagne Nord que la France a implanté à l'embouchure de la Rance dans les années 1960 une usine marémotrice qui fournit 90 % de la production hydroélectrique de la région.
Où les courants de marées sont-ils les plus rapides ?
Tout comme le marnage, les vitesses moyennes des courants de marée sont très contrastées entre les côtes nord et sud. Elles ne dépassent généralement pas 40 cm/s au sud, alors qu’elles peuvent atteindre 80 cm/s à 1,30 m/s (2,5 nœuds) au nord. Deux secteurs autour d’Ouessant et de Bréhat concentrent les plus fortes vitesses.
« L’intensité de ces courants a un impact sur la température de la mer en surface comme en profondeur, la salinité, la répartition des matières en suspension, les concentrations en chlorophylle, etc. » (Fabrice Lecornu, Ifremer)
À quoi servent les données sur les marées en Bretagne ?
Les scientifiques utilisent les données d’hydrodynamisme des eaux littorales pour simuler la dispersion des polluants d’origine continentale et des éléments nutritifs comme l’azote et le phosphore. Cela les aide à comprendre les phénomènes de prolifération d’algues vertes et de phytoplancton toxique. Ils l’utilisent aussi afin de prévoir la dérive des nappes d'hydrocarbure en cas de pollution. Les données relatives aux courants de marée et aux houles sont également intégrées au suivi de l’évolution du trait de côte ainsi que dans la caractérisation des peuplements écologiques du littoral.
Cartographie dynamique du marnage en Bretagne avec un coefficient de marée de 120 sur data.shom.fr
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Que retenir ?
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Une marée se définit par son marnage (différence entre le niveau atteint à marée basse et celui à marée haute) et sa vitesse de courant.
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Le marnage croît entre le sud et le nord de la Bretagne et atteint son maximum en baie du Mont-Saint-Michel. On y observe les plus fortes marées d’Europe (14 mètres avec un coefficient de 120).
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Ouessant et de Bréhat concentrent les plus fortes vitesses de courants de marées.
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Les marées ont un impact sur les propriétés physico-chimiques et biologiques des eaux littorales. Elles interviennent dans les processus de diffusion de polluants, d’érosion côtière et de peuplements écologiques.