Mieux connaître le phytoplancton grâce à vos observations : www.phenomer.org
Lancé en 2013 par l'Ifremer, le programme Phenomer s’appuie sur les observations de proliférations de phytoplancton faites par le grand public au large de la Bretagne et de la Loire Atlantique. Il suffit de signaler des phénomènes inhabituels dans l’apparence de l’eau de mer (coloration de l’eau en vert, rouge ou brun, présence de mousse, etc.). Après quelques années d’existence, Phenomer nous enseigne que 3 espèces de microalgues, accompagnées de colorations différentes de l’eau, sont plus particulièrement présentes.
Pourquoi étudier les microalgues ?
Il faut bien comprendre que les microalgues sont primordiales pour l’équilibre des écosystèmes marins et pour la production d’oxygène sur notre planète. Elles sont à la base de la chaîne alimentaire en milieu marin. Car elles sont consommées par de nombreux herbivores et animaux filtreurs, par exemple des bivalves ou petits poissons tels que le capelan. Sous certaines conditions, des microalgues peuvent proliférer ce qui donne à l’eau un aspect inhabituel (eau colorée, présence de mousse). Ces proliférations interviennent à la suite d’un changement de la température de l’eau ou de l’air, de la salinité, de la richesse en éléments nutritifs (azote, phosphore, etc.) ou encore des courants marins. Bien que l’on ait en mémoire des proliférations de microalgues, surtout celles qui contiennent des espèces toxiques pour la faune marine, ces proliférations ne sont pas toutes nuisibles.
Quelles espèces de phytoplancton ont été observées dans les eaux littorales bretonnes ?
Grâce aux centaines d’observations signalées avec Phenomer et à l’analyse de prélèvements d’eau de mer, les scientifiques de l’Ifremer ont déterminé que 3 espèces de microalgues sont plus particulièrement présentes dans les eaux littorales de la Bretagne et de la Loire Atlantique. Il s’agit de Lepidodinium chlorophorum (eaux de couleur verte), Noctiluca scintillans (eaux oranges) et Lingulodinium polyedra (eaux marrons). Depuis 2021, des observations d'eaux colorées marrons, liés à Lingulodinium polyedra, marquent une nette évolution dans les types d'eau colorée observées depuis 2013. Ce phénomène a fortement impacté l'ensemble des côtes du Morbihan, de Loire-Atlantique, et jusqu'au nord de la Vendée.
Une carte annuelle des observations ainsi que des images prises au microscope des espèces identifiées sont diffusées sur phenomer.org. Un flux RSS permet de suivre les dernières actualités, qui sont également publiées sur la page Facebook du programme.
Comment fonctionne Phenomer ?
Depuis 2013, une équipe pluridisciplinaire, coordonnée par l’Ifremer, est en place. Elle regroupe des scientifiques de biologie marine, ainsi que de sciences humaines et sociales, des associations spécialisées en vulgarisation scientifique et des plaisanciers sensibilisés à l’éco-exploration marine. Le périmètre d'étude recouvre la Bretagne et le département de Loire Atlantique. En cas d’alerte sur l’apparence inhabituelle de l’eau de mer, des scientifiques déterminent s’il faut intervenir pour effectuer des prélèvements. Ceux-ci sont alors analysés pour identifier les espèces de microalgues présentes. Le programme s’appuie sur un réseau de structures relais, qui apporte une aide logistique en traitant les prélèvements d’eau de mer apportés par des citoyens puis en les envoyant dans un laboratoire pour l’analyse.
Comment transmettre ses observations ?
Sur le site Web www.phenomer.org, toute la démarche est expliquée en détail. Il est possible de contacter l’Ifremer par appel téléphonique, application Smartphone ou en remplissant un formulaire en ligne précisant le jour, la localisation et l’étendue du phénomène. Il faut fournir le maximum d’informations disponibles (odeur éventuelle, couleur), des photographies, si possible, etc. L’observateur peut également effectuer un prélèvement d’eau selon un protocole simple, puis le déposer à l’endroit convenu par téléphone avec l’interlocuteur Phenomer.
Que retenir ?
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L’eau de mer peut prendre un aspect inhabituel (coloration de l’eau, présence mousse) en raison d’une prolifération de microalgues. Celles-ci ne sont pas systématiquement nuisibles.
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En 2013, l’Ifremer a créé le programme de sciences participative « Phenomer » pour mieux connaître les espèces de phytoplancton présentes dans les eaux littorales de la Bretagne et de la Loire Atlantique. Il recense les efflorescences algales et identifie les espèces concernées.
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Un protocole guide le grand public qui souhaite partager ses observations avec les scientifiques.
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Des centaines d’observations ont été collectées entre 2013 et 2021. Elles montrent que 3 espèces de phytoplancton sont plus particulièrement présentes : Lepidodinium chlorophorum (eaux de couleur verte), Noctiluca scintillans (eaux oranges) et Lingulodinium polyedra (eaux marrons).