Bâtiments et rénovation énergétique : où en est-on en Bretagne ?

Depuis l’an 2000, la consommation d’énergie des bâtiments du secteur résidentiel-tertiaire en Bretagne est stable et représente 41 % de l’ensemble de la consommation régionale corrigée du climat. Ce secteur est responsable de l’émission de 3,5 MtCO₂eq en 2023, soit 15 % des émissions de gaz à effet de serre de la région. 

Depuis une dizaine d’années, le développement du chauffage au bois et des pompes à chaleur dans les bâtiments s’est accompagné d’un recul de la consommation d’énergies fossiles. En 2023, 39 % de l’énergie consommée par le secteur résidentiel-tertiaire était renouvelable. 

Avec le changement climatique, les besoins en refroidissement vont être multipliés par 3,7 d’ici à 2100, et ceux en chauffage réduits de 32 %. L’enjeu de la rénovation énergétique par rapport au changement climatique en cours est double. Il s’agit de faire évoluer les bâtiments afin qu’ils soient adaptés au climat futur mais aussi dans le but de réduire leur impact sur les émissions de gaz à effet de serre au travers d’une baisse des consommations énergétiques. Ces rénovations doivent tenir compte des enjeux de confort d’hiver (réduction des besoins de chauffage) mais également du confort d’été (ventilation, protections solaires, refroidissement pendant la nuit, inertie thermique des matériaux de construction, etc.).  

Les logements de 14 % de ménages bretons qui sont en situation de précarité énergétique sont particulièrement concernés par le besoin de rénovation énergétique. En 2023, 13 % des ménages bretons vivaient dans des « passoires thermiques ».

D’après l’Insee, en 2021, le parc de logements bretons se composait de 1,6 million de logements, dont 67 % occupés par leurs propriétaires (58 % au niveau national). 72 % des ménages vivaient en maison individuelle (56 % au niveau national).

Des aides financières permettent d’encourager l’évolution des bâtiments. MaPrimeRénov’ a soutenu depuis sa création en 2020 un nombre annuel de rénovations assez stable (environ 40 000 logements par an), dont 70 % centrées sur du remplacement d’équipement de chauffage. Il s’agit d’une aide de l'État pour des propriétaires qui souhaitent réaliser des travaux de rénovation énergétique au sein de leur logement, qu'ils habitent ce dernier ou qu'ils le proposent à la location.

Les certificats d’économie d’énergie, qui couvrent aussi le tertiaire, ont de leur côté bénéficié à environ 60 000 logements par an. Cette aide financière est proposée par des fournisseurs d’énergie pour entreprendre des travaux de rénovation énergétique dans des bâtiments du résidentiel et du tertiaire. En nombre de dossiers comme d’économies d’énergie générées, les dynamiques sont bien plus fortes dans le résidentiel que dans le tertiaire. Les rénovations globales, ayant pourtant la meilleure efficacité à long terme, restent rares. 

D’après l’enquête sur les travaux de rénovation énergétique dans les maisons individuelles, réalisée en 2020 par l’Ademe et le Service des données et études statistiques au niveau national, des gestes de rénovation (isolation des murs, remplacement de chaudière, remplacement des ouvrants, etc.) ont été conduits dans 130 000 maisons bretonnes (9 % des maisons) au cours de l’année 2019.

Aller plus loin avec des données spatiales et temporelles détaillées

• Visualiser les données en Bretagne des diagnostics de performance énergétique (DPE) des logements, du type de système de chauffage et de la répartition maison/appartement des logements sur la plateforme Terristory Bretagne (disponibles à l’échelle régionale et communale). 
• Télécharger nos données ouvertes sur l'énergie en Bretagne
• Connaître le taux de passoires thermiques en Bretagne en 2023 grâce à une publication du Service des données et études statistiques sur le parc de logement.
• Accéder aux chiffres concernant la précarité énergétique sur Geodip
• Accéder aux données liées aux certificats d’économie d’énergie du Service des données et études statistiques.

• La consommation d'énergie corrigée du climat des bâtiments résidentiels et du tertiaire en Bretagne est stable depuis l'an 2000 (41 % de la consommation régionale). Elle est à 39 % d’origine renouvelable.

• Les bâtiments des secteurs résidentiel et tertiaire émettent 15 % des gaz à effet de serre produits en Bretagne. Ces émissions ont baissé d’1/4 depuis 2015.

• Le bâti en Bretagne doit d’adapter au climat futur et en particulier aux enjeux de confort d’été tout en réduisant sa consommation d’énergie. Cette nécessité est d’autant plus forte pour les ménages en situation de précarité énergétique. 

• Des travaux d'amélioration de la performance énergétique des bâtiments ont lieu, notamment grâce à des aides financières (MaPrimeRénov', Certificats d'économie d'énergie). Les rénovations avec la meilleure efficacité à long terme restent rares. En 2019, 9 % des maisons auraient fait l'objet d'actions de rénovation.