Les prélèvements d'eau brute en Bretagne

Par Timothée Besse, OEB
en collaboration avec Clément Roger, DREAL Bretagne Bruno Mougin et Flora Lucasson, BRGM Bretagne
Mise à jour : 08 juillet 2024
Temps de lecture : 3 minute(s)
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Sommaire de l'article
Sources

BNPE – AELB OFB, Siges Bretagne – BRGM, Etude sur la gestion quantitative de la ressource en eau en Bretagne - CACG Dreal Bretagne 2021.

Les données de prélèvements correspondent à des volumes bruts prélevés dans le milieu naturel, superficiel ou souterrain, et non à des volumes consommés. La répartition des usages des prélèvements est issue de l’étude CACG / DREAL Bretagne sur la gestion quantitative de la ressource en eau. Elle estime les volumes prélevés pour les usages agricoles non déclarés, à partir des données de cheptel de la DRAAF. La pression de prélèvement est estimée en retirant les volumes rejetés dans le milieu naturel par les STEP urbaines et les industries. Certains bassins affichent donc une pression de prélèvement « négative » car ils rejettent des volumes importés à partir d’autres bassins versants.

Méthodologie de calcul

Accéder aux données sources

Les données sur l'eau en Bretagne

322 millions de m³ d’eau brute ont été prélevés en moyenne de 2015 à 2017, principalement à partir des eaux de surface. Une partie de ces volumes sont soumis à redevance à l'Agence de l'eau et sont suivis annuellement, ils ne prennent pas en compte, par exemple, les volumes prélevés directement dans le milieu pour l'abreuvement des animaux d'élevage (estimés à 14 % en moyenne entre 2015 et 2017).

On vous explique : D'où vient l'eau brute prélevée en Bretagne ?

Quelques chiffres-clés

Volumes soumis à redevance à l'agence de l'eau (hors estimation des usages "abreuvement" et autres).

Indicateur des prélèvements en bretagne

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En ajoutant l’estimation des volumes non déclarés, dont ceux prélevés pour l’abreuvement des animaux d’élevage (14 % du total) et l’irrigation des serres, le volume total prélevé dans le milieu naturel est estimé à 322 millions de m3 entre 2015 et 2017, dont deux tiers sont restitués par les rejets de stations d’épuration.

L'eau potable arrive en tête

En moyenne entre 2015 et 2017, 77 % des prélèvements sont utilisés pour l’alimentation en eau potable, et 6 % pour l’irrigation, mais cet usage est majoritairement concentré sur la période estivale. 

Moins de 1 % de la surface agricole utile est irriguée, l'essentiel de l'eau destinée à l'agriculture provient de captages privés et principalement du sous-sol.

Une centaine d'établissements industriels ont des consommations d'eau supérieurs à 7000 m3 par an.

Répartition annuelle des ressources et des usages de l'eau brute (hors usages abreuvement et irrigation des serres) :

Répartition des volumes prélevés par ressource et par usage

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La pression de prélèvement sur les milieux aquatiques

la majorité de l'eau prélevée est restituée au milieu naturel après épuration, hormis pour l'irrigation où l'eau est consommée à 100 % par les plantes.

Pour certains bassins versants, la pression de prélèvement nette (en déduisant les rejets des STEU) peut dépasser 30 % de la ressource qui serait disponible à l‘étiage sans les influences anthropiques. Inversement, cette pression peut être négative sur les territoires qui importent de l’eau potable.

Ouvrages de prélèvement en Bretagne

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Les enjeux de l'alimentation en eau potable

L’évolution démographique en Bretagne crée une pression grandissante sur la ressource en eau pour les grandes aires urbaines et en zone littorale. Certains secteurs deviennent très sensibles sur l’approvisionnement en période estivale (Saint-Malo, Châteaulin). Les besoins en eau potable sont plus grands dans les zones touristiques mais aussi dans les zones agricoles car c'est la période de l'année pendant laquelle les cultures et le bétail ont le plus besoin d'eau (le cheptel en Bretagne dépasse les 100 millions de tête de bétail). 

En période de tension sur la ressource en eau, certaines exploitations se reportent sur le réseau d'eau potable quand les forages ne sont plus suffisants. Ce report augmente de façon notable la demande en eau potable, faisant craindre des difficultés d'approvisionnement pour les réseaux qui n'ont pas été dimentionnés pour ces besoins.

Evolution des volumes prélevés par usage

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photo Timothee
Timothée Besse
Chef de projet Eau
Pôle nature & paysages
02 99 35 96 97