Certaines espèces présentent en Bretagne ne sont pas fortement menacées régionalement. Cependant leur effectif régional est très important au regard de l'échelle nationale ou bien elles sont fortement menacées à cette même échelle. Plusieurs indicateurs permettent de synthétiser cette approche évaluative nommée la responsabilité biologique régionale de la Bretagne pour la conservation des espèces. Les premiers taxons ont été évalués en 2015 et les oiseaux nicheurs ont fait l'objet d'une ré évaluation en 2023.
Une responsabilité très forte de la Bretagne pour près de un cinquième des espèces
La Bretagne a une responsabilité biologique majeure ou très élevée pour 18,3 % des espèces évaluées (309/1687) que sont les vertébrés (hors poissons marins), la flore vasculaire, les papillons de jour et les libellules.
Pour les oiseaux nicheurs, l'évolution sur 10 ans de la responsabilité biologique régionale démontre une situation qui s'aggrave pour 71 taxons sur 209 (le niveau de responsabilité augmente), une situation qui est stable pour 61 taxons, une situation qui s'améliore pour 18 (le niveau de responsabilité diminue) et pas de données chronologiques pour les 59 restants.
Une responsabilité encore plus forte pour les espèces écologiquement exigeantes
Les niveaux à très forte responsabilité concernent 20,5 % (36/176) des espèces strictement inféodées à un seul grand type de milieu et 30,8 % (16/52) des espèces très sensibles à la fragmentation de leur habitat de vie. Les espèces bretonnes citées par les directives Oiseaux et Habitats sont encore plus concernées avec 40,0 % d'entre elles (32/80) à responsabilité très élevée à majeure.
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Explorer des données connexes
- le risque régional de disparition des espèces
- l'état de conservation régional des espèces
- les espèces à enjeux régionaux
- les espèces indicatrices en Bretagne : inféodées, sensibles fragmentation...
Compléments
- La méthode RBR
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La notion de responsabilité permet de contextualiser l’état de santé des espèces bretonnes. Une espèce rare et menacée en Bretagne mais abondante et non menacée à l’échelle métropolitaine doit-elle être considérée de la même façon qu’une espèce abondante et non menacée en Bretagne mais dont les effectifs régionaux représentent 50 % de la population métropolitaine ? Le terme « biologique » indique que la contextualisation de la situation régionale ne prend en compte que des éléments écologiques (aucun élément juridique par exemple).
Le principe de la méthode repose sur une pondération des résultats en liste rouge régionale par l’abondance relative (Bretagne / Métropole) des populations et par les résultats en liste rouge nationale. N’ont pas été évaluées les espèces introduites, marginales, accidentelles ou encore celles pour lesquelles il n’y a pas de données hors de Bretagne permettant de contextualiser la situation régionale.
La robustesse de l’indicateur est liée à la qualité des données concernant la dynamique des populations.
Calcul des indicateurs et mise en forme : OEB juillet 2018, MAJ mai 2025.
Plus de détails méthodologiques : Méthode Responsabilité biologique régionale en Bretagne
La collecte des observations est en très grande majorité le fait des associations et organismes naturalistes de Bretagne.
De multiples acteurs participent à l'élaboration des listes en Bretagne. Dès 2014, l'OEB a animé les dynamiques d'élaboration de ces listes. Par la suite, les mises à jour ou les nouveaux taxons abordés sont le fait des Observatoires régionaux faune flore.
Quelques-uns des organismes ayant participé aux travaux : Bretagne grands migrateurs (pilote d'ORFF), Bretagne vivante (pilote d'ORFF), Conservatoire botanique national de Brest (pilote d'ORFF), fédérations départementales de pêche ou de chasse, Fédération régionale de chasse, Groupe d'études des oiseaux des Côtes d'Armor, Groupe mammalogique breton (pilote d'ORFF), Groupe d'études des invertébrés du massif armoricain (pilote d'ORFF), Ifremer, Ligue pour la protection des oiseaux, Office français pour la biodiversité, Office national des forêts, Station marine de Concarneau, VivArmor Nature... ainsi que divers experts par ailleurs rattachés à des organismes de recherche (CNRS, Ecobio, IUEM...).
En fin de processus d'élaboration, le Conseil scientifique régional du patrimoine naturel statut sur la validité des résultats.
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