La salinité des eaux côtières et des océans en Bretagne

Par Élisabeth Colnard et Adeline Louvigny (OEB)
en collaboration avec Peggy Rimmelin Maury (IUEM) Guillaume Charia (IFREMER) Nicolas Pouvreau (SHOM)
Mise à jour : 28 mai 2025
Temps de lecture : 3 minute(s)
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changement climatique
mer et littoral
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Presqu'île de Quiberon, côtes sauvages
L'impact du changement climatique sur les extrêmes et phénomènes climatiques littoraux et maritimes en Bretagne
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Surface de la mer

La salinité des eaux littorales est directement influencée par les précipitations et les débits des cours d’eau, eux-mêmes affectés par le changement climatique. En Bretagne, les données des stations SOMLIT ne montrent pas de tendances particulières sur les variations de salinité. Une augmentation de salinité constatée à Brest au début des années 2000 a été mise en lien avec la baisse des débits des rivières qui se jettent dans la rade.

D’après le GIEC, les zones où la salinité est élevée et où il y a une forte évaporation tendront à devenir plus salée à l’avenir. A l’inverse, les zones les moins salées avec de fortes précipitations verront leur salinité diminuer.

La salinité des océans varie selon les zones du globe. Certaines régions océaniques sont bien plus salées que d’autres. 
Elle est intimement est liée au cycle de l’eau. Les zones où l’évaporation de l’eau est forte, avec peu de précipitations, auront tendance à être plus salées que les zones avec beaucoup de précipitations ou sous l’influence de grands fleuves et donc avec beaucoup d’apport d’eau douce. 

Le milieu côtier breton est à la fois influencé par les variations de salinité de l’atlantique nord et par les modifications du cycle des eaux continentales. Les estuaires sont des zones particulièrement sensibles car ils sont des zones de transition entre eau douce et eau de mer abritant une biodiversité caractéristique. Globalement la variation de salinité peut modifier la distribution géographique des espèces marines est estuariennes. 

 

Pas de tendance nette sur la salinité des eaux côtières bretonnes

D’après le GIEC, la salinité de l’océan Atlantique nord a augmenté au cours des 50 dernières années.

Pour les trois stations SOMLIT disposant de mesures depuis la fin des années 90 en Bretagne on observe une tendance à la hausse de la salinité jusqu’en 2004 ou 2005, puis une baisse de la salinité jusqu’à aujourd’hui. Cette tendance à la baisse est également observée sur les stations mise en service plus tardivement. Il est difficile d’établir un lien entre ces observations et le changement climatique.

En revanche l’évolution de la salinité mesurée en Bretagne est directement liée aux conditions météo et aux débits des cours d’eau. Dans la rade de Brest, la hausse de la salinité de 1998 à 2004 est concordante avec une baisse des précipitations et une baisse du débit de l’Aulne, qui se jette dans la rade.

 

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Tendances salinité eaux côtières Bretagne

 

Dans le futur, une salinité à la hausse ou à la baisse

A l’échelle planétaire, avec le réchauffement climatique, le cycle de l’eau s’intensifie, c’est-à-dire que l’augmentation de la température atmosphérique entraine une hausse de l’évaporation de la surface de l’océan, ce qui rend la surface de l’océan plus salée. L’eau évaporée, stockée dans l’atmosphère en quantité plus importante, se déversera dans d’autres parties du globe, les plus pluvieuses. Cet apport en eau douce dilue la surface des océans et réduit la salinité. D’après le GIEC, les zones où la salinité est élevée et où il y a une forte évaporation tendent à devenir plus salée à l’avenir. A l’inverse, les zones les moins salées avec de fortes précipitations tendent à voir leur salinité diminuer. La côte bretonne étant influencée par l’atlantique nord, mais aussi par l’apport en eau continentales, l’évolution de la salinité dépendra de son évolution dans l’atlantique nord mais aussi et principalement de l’évolution des débits des cours d’eau bretons.

D’après les résultats des modélisations hydroclimatiques du projet Explore2, une partie des cours d’eau bretons pourraient voir leurs débits diminuer dans le futur. On peut donc imaginer que cela pourrait entrainer une baisse des apports d’eau douce à l’océan et entrainer une hausse de la salinité sur le littoral. 

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Élisabeth Colnard
Chargée de mission données climat
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