
Disponibilité potentielle et technico-économique : IGN (2017). Étude de la ressource forestière et des disponibilités en bois en Bretagne à l’horizon 2035. Tome 1.
Consommation pour chauffage : Études sur le chauffage domestique au bois (ADEME, 2018 et OEB 2023), Base de données des chaufferies bois industrielles, collectives et agricoles en Bretagne de l’AILE.
Récolte du bois industrie et bois énergie : DRAAF, données des enquêtes annuelles de branche (EAB) pour la période 2011-2022.
Prélèvements forestiers : IGN, 2024, données de prélèvements pour 5 années d’inventaire.
Surfaces forestières : IFN pour 1981. IGN entre 1985 et 2022. Cadastre donnée 1965.
Dynamiques paysagères, déprise agricole et exode rural : Diquélou S., Rozé F., 1997. Effets de l'intensification de l'agriculture et de la déprise agricole sur la dynamique paysagère en Bretagne intérieure.
Boisements plantés en Bretagne : ONF, 2014. Projet NOMADES - Éléments d'histoire et de répartition géographique des essences forestières introduites en France métropolitaine, Données du Fonds Forestiers National.
Dynamique de reboisement en Bretagne : Preux T., Augier A., Laslier M., Dufour S. et Magueur A., 2019. L’enfrichement des milieux humides en Bretagne. Dynamique paysagère, évolution des usages, effets sur l’écologie des milieux aquatiques, Rapport scientifique du programme ECOFRICHE phase 1, FMA, Université Rennes 2, LETG-Rennes.
Disponibilités technico-économiques : IGN, 2017. Étude de la ressource forestière et des disponibilités en bois en Bretagne à l’horizon 2035. Tome 1.
Récolte forestière : Enquêtes annuelles de branche sur les exploitations forestières et scieries de la DRAAF Bretagne 2011-2022.
Flux de bois : IGN 2024. Données des prélèvements, production biologique, mortalité et bilan, pour 3 années d’inventaire (2020, 2021, 2022).
Depuis un demi-siècle, la forêt bretonne s’agrandit, couvrant en 2022 16 % du territoire. La dynamique est fortement poussée par des boisements spontanés, qui poussent sans intervention humaine, souvent après abandon des pratiques culturales agricoles.
Pour la période 2021-2025, le gisement forestier potentiellement mobilisable pour la production d’énergie est estimé à 520 000 tonnes/an. Il correspond à la disponibilité technico-économique du bois énergie, issu du bois de qualité bois-énergie (BE), bois-industrie (BI) et menus bois (MB). En 10 ans, la récolte totale de bois a augmenté de 45 % en Bretagne. La ressource résineuse s’avère sous tension, tandis que la ressource en feuillus est largement sous-exploitée.
Un doublement de la surface forestière en 50 ans
Avec ses 436 000 hectares de surface forestière disponible pour la production de bois, la Bretagne est une des régions les moins boisées de France métropolitaine. Ses forêts sont à 78 % composées de feuillus, une proportion en augmentation depuis 1985.
La surface forestière bretonne a presque doublé depuis 1965, quand elle couvrait alors 227 000 hectares (8 % du territoire). Cette expansion s’est réalisée à un rythme de plus en plus rapide. Jusqu’en 1998, la forêt gagnait 2 500 hectares par an en moyenne (+90 000 ha sur la période 1965-1998). De 1998 à 2020, la surface forestière s’est agrandie plus rapidement : 5 000 hectares par an en moyenne (+118 000 ha), notamment grâce au boisement spontané.
Le développement de la forêt bretonne est le résultat de deux dynamiques. D’un côté, un soutien au boisement : 90 000 ha de nouvelles plantations, principalement de résineux, par le Fonds forestier national entre 1947 et 1999, et 1650 ha par le programme Breizh Forêt Bois depuis 2015. De l’autre, des boisements spontanés dans des zones de déprise agricole, conséquences de l’intensification de la production agricole et de l'exode rural.
Entre 1985 et 2015, 99 % des surfaces boisées étaient des surfaces agricoles, dont 87 % de boisements spontanés. Cette progression est plus significative dans les zones humides du centre et de l’ouest de la Bretagne. Ces zones sont colonisées par des espèces très peu valorisées dans la production de bois d’œuvre, tels que les saules et les bouleaux.
La ressource forestière en bois-énergie
- Les usages du bois
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La disponibilité technico-économique de la forêt pour le bois-énergie est estimée à 440 000 tonnes/an, dont 300 000 tonnes de feuillus et 140 000 tonnes de conifères. Le menus bois (MB) s’ajoute à ce potentiel à hauteur de 80 000 tonnes/an, pour obtenir un gisement forestier annuel de 520 000 tonnes. L‘auto-approvisionnement en bois est estimé à 220 000 tonnes en 2022.
Le chauffage domestique consomme 73 % du bois destiné à la production d’énergie, sous forme de bûches ou granulés. Les 27 % restants sont utilisés en bois déchiquetés dans les chaufferies.
La ressource forestière résineuse sous tension
La récolte totale de bois a augmenté de 230 000 tonnes en 10 ans. Bien qu’ils ne composent que 22 % de la surface forestière, l’exploitation porte principalement sur les résineux (77 %).
Même si ce n’est pas la ressource forestière la plus abondante en Bretagne, la filière du bois d’œuvre (BO) s’est spécialisée dans les essences de conifères. Leur disponibilité technico-économique pour le BO s’élève à 200 000 tonnes/an pour la période actuelle (2021-2025). Cependant la récolte de résineux est 62 % plus élevée, soit 320 000 tonnes en 2022. La situation est similaire pour le bois-énergie, dont la récolte est dépendante de celle du BO.
Dans l’équation de la durabilité (basé sur le bilan des flux de bois), les prélèvements et la mortalité ne doivent pas dépasser la production biologique. En 2022, les prélèvements de résineux (675 000 tonnes) et leur mortalité (75 000 tonnes) représentent 100 % de la production biologique, ce qui ne laisse plus de possibilité à la ressource de se développer. Les feuillus, eux, sont largement sous-exploités.
Une adaptation de la filière sur l'utilisation de feuillus s'avère nécessaire pour sauvegarder les résineux, au moins pendant une période de reboisement et maturation.