Les ressources énergétiques consommées en Bretagne et leur approvisionnement

Par Aliette Lacroix (OEB)
en collaboration avec DREAL Bretagne, ADEME, Conseil régional Bretagne
Mise à jour : 15 octobre 2025
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CPDP, RTE, GRTGaz (devenu NaTran en 2025), ORE, INSEE, SDES, DirOuest
 

photo de Lignes électriques à haute tension

L’essentiel de l’énergie consommée en Bretagne est aujourd’hui issu de ressources qui proviennent d’autres territoires. Les importations les plus importantes concernent les produits pétroliers, acheminés principalement par deux terminaux portuaires. Les réseaux électriques évoluent pour faire face aux nouveaux usages et au raccordement des nouvelles installations de production. 

La Bretagne ne disposant pas de raffinerie sur son territoire, la totalité des produits pétroliers sont importés, essentiellement via les ports de Brest et Lorient (20 TWh) et l’oléoduc de Donges à Vern-sur-Seiche (12 TWh). Les produits pétroliers sont acheminés vers les points de distribution par transport routier.

Le gaz naturel est acheminé vers la Bretagne via les réseaux de transport (GRTGaz, devenu Natran en 2025) et de distribution (GRDF). Ces réseaux sont constitués de 14 000 km de conduites (à 87 % du réseau de distribution géré par GRDF). 33 % des communes bretonnes sont raccordées.

 

Approvisionnement énergétique en Bretagne en 2023

 

Quant à elle, l'électricité est transportée par le réseau de transport (RTE) et de distribution (Enedis). En 2024 ces réseaux totalisaient 115 000 km de lignes (à 95 % moyenne et basse tension, gérée par Enedis). Le réseau s’adapte et se renforce pour permettre l’intégration des nouvelles productions décentralisées. À titre d’exemple le linéaire de réseau a augmenté de 6 % depuis 2012. Une nouvelle approbation du schéma régional de raccordement au réseau des énergies renouvelables (S3REnR) de la région Bretagne a eu lieu en juin 2025. Une interconnexion est en construction avec l’Irlande pour une ouverture au marché en 2027. 

Des imports de biomasse à usage énergétique ont également lieu. Pour le bois, des imports et exports se font notamment via les ports de Saint-Brieuc et Saint-Malo (fraction dédiée à l’énergie non connue) mais également par la voie routière. La totalité des agrocarburants consommés en Bretagne sont importés d’autres régions.

La production régionale couvre 22 % de la consommation finale, mais cette production repose en partie sur des ressources importées (gaz naturel et bois en particulier). Seuls 16 % des besoins énergétiques régionaux sont réellement couverts par des ressources locales.

 

ressources énergétiques mobilisées pour satisfaire la consommation énergétique bretonne

 

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Méthodologie

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Les données de livraison de produits pétroliers auprès des deux terminaux portuaires de la région et du dépôt de Vern-sur-Seiche sont celles du comité professionnel du pétrole (CPDP). Elles correspondent aux volumes mis à la consommation via les trois points d’entrée
principaux du territoire. Celles-ci diffèrent légèrement des données de consommation, notamment car certains produits sont acheminés par la voie routière directement (depuis la raffinerie du Havre notamment).

Ces données incluent les agrocarburants incorporés aux produits pétroliers. Les consommations de GNL ne sont pas connues. Concernant le diagramme de Sankey :

  • Les données de consommation ne sont pas corrigées des variations climatiques, afin de correspondre aux flux réellement observés sur l’année 2023.
  • Les volumes de gaz naturel sont exprimés en TWh PCI.
  • La proportion du bois importé (régions limitrophes, étranger) est estimée à 10 % de la consommation régionale. Les flux précis ne sont pas connus.
  • La consommation de biométhane présentée est obtenue à partir du taux national d’incorporation de biométhane dans le réseau de gaz naturel. En effet, il est impossible de savoir si l’intégralité du biométhane produit en Bretagne est consommé localement.
  • On suppose ici que l’intégralité de la production électrique bretonne est consommée en Bretagne. En effet, il n’est aujourd’hui pas possible d’estimer la fraction de cette production qui est exportée vers d’autres régions.
  • Les déperditions énergétiques correspondent aux pertes qui ont lieu lors de la conversion énergétique, par exemple, combustion du gaz naturel pour produire de l'électricité (43 % de pertes pour la CCCG de Landivisiau).

La notion d’indépendance énergétique n’a pas de sens aujourd’hui à l’échelle régionale, en particulier du fait du fonctionnement du réseau électrique. L’équilibre offre-demande, se traduisant par l’impératif d’avoir une production et une consommation égales à chaque instant, est aujourd’hui géré au niveau national (au niveau des réseaux RTE, Enedis et Entreprises Locales de Distribution) voire au niveau européen, la France disposant d’interconnexions électriques avec ses voisins européens. Les tracés des réseaux de gaz et d’électricité datent de 2024.

photo Aliette-Lacroix
Aliette Lacroix
Cheffe du pôle climat & ressources | Cheffe de projet énergie - GES
Pôle climat & ressources
02 99 35 45 81