La morphodynamique des flèches de galets de Bretagne a été étudiée à différentes échelles temporelles. Sur le long terme, l’évolution des flèches au cours de l’Holocène a été reconstituée à partir d’une analyse stratigraphique des dépôts préservés au sein de trois marais maritimes situés en rade de Brest. En parallèle, les variations holocènes du niveau marin ont été reconstituées. Une phase de stationnement du niveau marin entre 5500 BP et 4800 BP a été favorable à l’installation de tourbières à proximité de la ligne de rivage actuelle. Une phase transgressive entre 4800 BP et 3000 BP aurait entraîné un recul de cordons littoraux primitifs vers une position proche de l’actuelle. Après un épisode régressif entre 3000 BP et 2700 BP entraînant un abandon de ces cordons par la mer, les flèches de galets actuelles se seraient mises en place vers 2700 BP lorsque reprend le mouvement transgressif. Sur le moyen terme, la mobilité des flèches de galets de Bretagne a été retracée à partir d’un traitement numérique de cartes anciennes et de photographies aériennes. Une tendance au recul des flèches se dessine à l’échelle régionale au cours des trois derniers siècles, liée à une situation de sous-alimentation sédimentaire. Sur le court terme, la mobilité des flèches de galets a été retracée à partir d’un suivi topo-morphologique réalisé entre 2002 et 2008, couplé à une analyse des conditions météo-marines. La mobilité des flèches présente un caractère spasmodique, marquée par des phases de stabilité permettant la consolidation des cordons et de brusques épisodes érosifs liés à l’intervention d’épisodes de submersion marine très morphogènes.
Notice détaillée
Les flèches de galets de Bretagne : morphodynamiques passée, présente et prévisible