Le Choucas des tours (Corvus monedula) est un oiseau de la famille des corvidés qui est régulièrement observé en milieu agricole où il s’alimente aux dépens de différentes cultures (blé, maïs, choux…) en provoquant des nuisances jugées très importantes par la profession agricole. Afin d’alimenter les réflexions pour la gestion de cette problématique, la DREAL Bretagne a passé commande d’un projet scientifique à l’Université Rennes 1 visant à acquérir des connaissances sur l’écologie de l’espèce en région Bretagne.
Un premier rapport d’étude riche en enseignements est mis à disposition sur le site internet de la DREAL. Il confirme que les deux paramètres principaux à la base de l’évolution démographique du Choucas des tours sont d’une part la disponibilité en sites de nidification (importance du bâti et notamment du centre-ville), et d’autre part la disponibilité en ressources alimentaires de qualité (importance de l’espace agricole avec les prairies et certaines cultures maïs et blé/orge). Ces deux facteurs agiraient ainsi directement sur le nombre d’individus en capacité de se reproduire, sur le nombre de jeunes produits, et sur la survie des individus. Il est probable que l’espèce continue son expansion en Bretagne, au regard des sites de nidification potentiels encore disponibles, et de l’accès à une quantité de nourriture non limitée tout au long de l’année.
La solution ne pourra reposer sur une action unique, à savoir la destruction des oiseaux actuellement accordée via des dérogations au statut protégé de l’espèce. Il convient notamment de travailler sur la recherche d’actions préventives, afin de limiter le « gîte et le couvert » : obstruction des cheminées, limitation des grains de maïs disponibles en hiver dans les champs, limitation de l’accès au tas d’ensilage sur exploitations, ajustement des méthodes de semis, diversion, etc.
Les recherches doivent se poursuivre pour compléter ce premier socle de connaissances, et un travail concerté de l’ensemble des acteurs concernés se met en place. Des données complémentaires sur le comportement de l’espèce restent à explorer, et à mettre en relation avec un inventaire précis des dégâts constatés. C’est l’objectif du plan d’action régional actuellement en cours d’élaboration par les instances publiques.