Dernière mise à jour le : 13 avril 2023

Évolution des émissions de gaz à effet de serre en Bretagne depuis 2010

Modélisées par l’Inventaire spatialisé des émissions atmosphériques (ISEA) produit par Air Breizh, les émissions de gaz à effet de serre (GES) permettent d’évaluer l’évolution de l’impact des activités humaines sur le climat. Dans le cadre des Plan climat air énergie territoriaux (PCAET), ou encore des Schémas de cohérence territoriaux (SCoT), les collectivités bretonnes suivent l’évolution de ces émissions territoriales et mettent en place des plans d’actions pour les réduire. La Région Bretagne procède également à cet exercice de compréhension et maîtrise de ses émissions dans le cadre du Schéma régional d’aménagement de développement durable et d’égalité des territoires (Sraddet). A l’échelle bretonne, les émissions ont diminué de 8 % entre 2010 et 2018.

 

 

Présentation de la datavisualisation

Cette datavisualisation permet de comparer les émissions de GES des EPCI bretons, et d’accéder au détail par GES, par secteur et par énergie responsable des émissions.

Les GES pris en compte sont le CO2 (direct et indirect, c’est-à-dire associé à la consommation d’électricité, de chaleur ou de froid consommés via un réseau), le CH4, le N2O et les fluorés.

Les secteurs dont on peut visualiser la responsabilité sont : agricole, routier, résidentiel, tertiaire, industrie hors énergie, déchets et autres.

Les énergies considérées sont : les produits pétroliers, le gaz naturel, l’électricité, la biomasse, la chaleur, les autres énergies. Le poste « nonENR » correspond aux émissions de GES qui ne découlent pas d’une consommation d’énergie, c’est-à-dire principalement les émissions de méthane (CH4) et protoxyde d’azote (N2O) dans l’agriculture, liées à l’élevage et à l’épandage.

 

Évolution des émissions des GES entre 2010 et 2018

Entre 2010 et 2018 les émissions de GES ont baissé de 8 % en Bretagne, passant de 25,9 MTéq. CO2 à 23,8 MTéq. CO2. Cette baisse est imputable aux secteurs résidentiel et tertiaire (respectivement - 864 ktéq. CO2 et - 825 ktéq. CO2, soit - 22 % et - 39 %) et au secteur agricole dans une moindre mesure (- 509 ktéq. CO2, soit - 5 %).

La part de chaque secteur dans les émissions de GES évolue peu à l’échelle régionale entre 2010 et 2018 :

  1. Agriculture : 39 % en 2010 et 40 % en 2018
  2. Routier : 28 % en 2010 et 31 % en 2018
  3. Résidentiel : 15 % en 2010 et 13 % en 2018
  4. Industrie hors énergie : 8 % en 2010 et 8 % en 2018
  5. Tertiaire : 8 % en 2010 et 5 % en 2018
  6. Puis déchets, autres transports et industrie de l’énergie sous les 2 %

L’analyse des émissions de GES en Bretagne par source d’énergie révèle que ces baisses d’émissions sont principalement liées à une baisse importante dans la consommation de fioul domestique, les émissions associées ayant baissé de 72 % entre 2010 et 2018 soit 2,2 MTéq. CO2 émises en moins.
Cette baisse des émissions associées au fioul domestique est forte dans l’ensemble des secteurs. En particulier, elles diminuent de 97 % dans le secteur de l’agriculture, ce qui s’explique par une réglementation interdisant l’utilisation du fioul domestique comme carburant dans les engins agricoles pour des raisons de pollution de l’air. Les émissions liées à la consommation d’électricité ont, elles aussi, baissé de manière significative, - 30 % entre 2010 et 2018.

Le climat est également un facteur explicatif de la baisse constatée des émissions entre 2010 et 2018, les données issues d'ISEA n'étant pas corrigées des variations climatiques. L'hiver 2018 ayant été plus doux que l'hiver 2010, les émissions liées au chauffage sont plus faibles.

Par ailleurs, des comportements de sobriété et actions d'efficacité énergétique (remplacement des chaudières au fioul par des équipements de chauffage au bois ou au gaz performants, isolation thermique des bâtiments) ont eu un impact sur les émissions de GES.

Enfin, la baisse des émissions de GES constatée en Bretagne est à relativiser, et demeure insuffisante en Bretagne comme en France. D'après l'inventaire territorialisé du Citepa, les émissions nationales ont baissé de 13 % entre 2010 et 2018 en France.

 

Source et méthodologie

Les données présentées proviennent de la V4.1 de l’Inventaire spatialisé des émissions atmosphériques d’Air Breizh, réalisé tous les deux ans. A ce jour, les données sont disponibles pour les années 2010 et 2018, et seront prochainement publiées pour 2020.

Les valeurs sont exprimées en tonnes de CO2 équivalent, c’est-à-dire que les GES autres que le CO2 sont convertis en CO2 équivalent via leur Pouvoir de Réchauffement Global (PRG). Les valeurs du 5ème rapport du GIEC sont utilisées pour cela.

 

 

Auteurs : Alice Le Flahec, Aliette Lacroix, Nicolas Mahé (OEB)
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