Espèce en danger et responsabilité de la Bretagne

16 mai 2023 13:30
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patrimoine naturel
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Café DATA

Deux outils peuvent être mobilisés pour apprécier certains enjeux d'un territoire en matière de conservation du patrimoine naturel : la Liste Rouge Régionale et la Responsabilité Biologique Régionale. Ce webinaire propose les éléments nécessaires à leur compréhension : méthode, échelle, complémentarité, limites.

Ce Café DATA de l’OEB s’intéresse à deux outils d’aide à la protection de la biodiversité. La Liste Rouge des espèces, bien connue du grand public et des médias, est utilisée pour déterminer la menace d’extinction, sur dix ans, qui pèse sur une espèce. En parallèle, l’OEB également développé la responsabilité biologique régionale, qui permet de contextualiser le statut d’une espèce en considérant aussi sa situation au-delà du territoire régional. Et ainsi de mieux identifier les actions de conservation en faveur de ces espèces.

Estimer le risque de disparition d’une espèce avec la Liste Rouge

Publiée pour la première fois en 1948 par l’UICN, l’Union Internationale pour la Conservation de la Nature, la Liste Rouge est un outil qui a l’avantage de proposer une méthodologie standardisée et reconnue internationalement afin d’estimer les risques de disparition des espèces sur différentes échelles géographiques : mondiale, internationale (par exemple européenne), nationale et régionale. L’évaluation du risque de disparition se traduit en huit classes hiérarchisées, allant de « Préoccupation mineure » à « Éteinte au niveau mondial », plus trois classes reflétant une absence ou une impossibilité d’évaluation.

Cet outil permet finalement de placer toutes les espèces sur un même pied d’égalité, et de surtout mettre en perspective des territoires de même échelle.

Aller plus loin :

définition

Tenir compte du contexte national pour définir une responsabilité régionale

Cependant, l’évaluation de l’état de santé d’une espèce ne doit pas se limiter à son statut sur un territoire donné : il est important de recontextualiser sa présence et son risque de disparition régionaux par rapport à l’ensemble du territoire français.

C’est dans cette optique qu’a été développé le principe de la responsabilité biologique régionale, outil issu d’une démarche collective régionale, pilotée par l’OEB, avec l’aide des naturalistes bretons. L’évaluation prend en compte l’abondance et le risque de disparition d’une espèce, à la fois du côté régional et national, afin de fournir une classification à cinq niveaux, de responsabilité régionale mineure à majeure.

Ainsi, même si la bernache cravant est abondante et n’est pas menacée de disparition en Bretagne (préoccupation mineure dans la liste rouge), la région a toutefois une responsabilité biologique quasi maximale envers cette espèce, vu son abondance en hiver sur notre territoire, par rapport au reste de la France.

Aller plus loin :

Actuellement, onze groupes d’espèces sont évalués dans la Liste Rouge régionale bretonne, soit 1 851 espèces, et neuf groupes pour la responsabilité biologique régionale, reprenant 481 espèces. 16 % d’entre elles sont classées comme espèces à forte responsabilité  : on y retrouve notamment le grand dauphin, le saumon atlantique ou encore le fou de Bassan.

Aller plus loin :

photo Franciois-Siorat
François Siorat
Chef du pôle Nature et Paysages | Chef de projet Patrimoine naturel
Pôle nature & paysages
02 99 35 45 84