
Données
Les données de pêche électrique réalisées sur le territoire Vilaine et côtiers bretons depuis 1980 sont fournies par l'OFB et extraites de la base de données ASPE via l'API Hub'eau.
En savoir plus : ASPE - Application de Saisie des données Piscicoles et Environnementales (eaufrance.fr)
Biodiv'Bretagne est un outil pour accéder aux données naturalistes concernant la Bretagne. Animée par l’OEB, elle est portée par une dynamique régionale impliquant de multiples acteurs bretons.
En savoir plus : La plateforme régionale Biodiv'Bretagne d'accès aux données naturalistes

La richesse en espèces est principalement expliquée par la taille des bassins versant. La petite taille des BV a favorisé les phénomènes d’extinction. Leur isolement ralenti l’arrivée de nouvelles espèces.
Le bassin versant, une île biogéographique
Pour les poissons, il faut considérer le bassin versant comme une “île biogéographique”. En effet, les poissons d’eau douce ne peuvent franchir les barrières biogéographiques que constituent le milieu terrestre ou le milieu marin. Dans un petit bassin versant, les poissons sont donc isolés dans un espace réduit avec une variété d’habitats limités. Les grands bassins versant offrent une variété d’habitats plus importante (profondeur, largeur, habitats végétaux, températures plus variées). Ainsi, lors d'événements extrêmes, la faune isolée des petits bassins versant est beaucoup plus sensible aux phénomènes d’extinctions et les recolonisations sont impossibles en dehors de la voie marine.
La faune aquatique des petits fleuves côtiers apparaît donc particulièrement fragile face aux risques extinctions. Sa connaissance et sa protection constituent des enjeux forts pour la biodiversité.
Une faune ichtyologique pauvre en espèces mais riche en migrateurs
Le territoire métropolitain compte actuellement 108 espèces de poissons d'eau douce (Keith P. et al. (coord.), 2020). La Bretagne ne compte que 48 espèces (41 dans les données analysées ici), mais accueille 6 des 7 espèces migratrices amphihalines métropolitaines. Cette pauvreté en espèces est en partie liée à la petite taille des bassins versants et de leur isolement biogéographique des grands bassins versants français.
Le nombre d’espèces est en partie déterminé par la taille du bassin versant
De nombreuses recherches ont montré que la richesse en espèces de poissons d’eau douce est largement dépendante de la taille du bassin versant (Hugueny, 1989), du climat (Hugues et al., 1982) et de facteurs historiques. En Bretagne, la taille du bassin versant détermine en grande partie la richesse en espèces. Au sein d’un bassin versant, le nombre d’espèces de poissons augmente naturellement avec la taille du cours d’eau selon un gradient longitudinal amont-aval. Ce phénomène traduit une augmentation de la diversité des habitats avec la taille du bassin. Par exemple, le plus grand bassin versant de l’ouest, l’Aulne héberge 16 espèces alors l’Aber pourtant voisin mais de plus petite taille n’héberge que 3 espèces.
La disponibilité de conditions environnementales variées dans les grands bassins versant a permis aux espèces de trouver des refuges lors des changements climatiques paléo-historiques, limitant ainsi les phénomènes d’extinctions.
La Vilaine est le fleuve le plus riche de la Bretagne avec 38 espèces de poissons d’eaux douces ou migrateurs amphihalins et estuariens répertoriées. Ce bassin est aussi le plus proche du grand bassin de la Loire, qui constitue un réservoir important d’espèces (connexion difficile mais possible via le canal de Nantes à Brest). C’est d’ailleurs sur la basse Vilaine, à proximité de l’arrivée du canal de Nantes à Brest, que l’on observe les principales arrivées récentes de nouvelles espèces (Aspe, Bouvière, Pseudorasbora). La surveillance d’arrivée de nouvelles espèces dont certaines invasives doit porter un focus sur le cours aval de la Vilaine.
Une faune dominée par les espèces migratrices et les espèces d’eaux froides
L’espèce la plus courante en Bretagne est l’anguille qui colonise la quasi-totalité des fleuves côtiers (95 % des bassins versant et des inventaires). Sa large répartition est toutefois limitée sur l’amont de certains bassins par les grands barrages (Blavet en amont Guerlédan, Rance en amont de rophémel…).
La truite et ses espèces d’accompagnement (chabot, loche franche et vairon) ont également une large distribution sur le territoire breton.
Par contre, les espèces thermophiles d’eaux calmes (ablette, brème, tanche…) colonisent principalement les plus grands bassins versants, plus particulièrement sur la partie est de la région (Vilaine, Rance, Couesnon, …).