
Agreste, DRAAF, Agence ORE, AILE, Air Breizh, Registre ODRE, Citepa, IGN (BD TOPO), SDES, CTIFL, Chambre d’agriculture de Bretagne

En 2023, si l’agriculture est le dernier secteur en matière de poids dans la consommation énergétique en Bretagne avec 10 % de la consommation régionale, elle est en tête dans les émissions de gaz à effet de serre avec 39 % des émissions. Cela est lié principalement aux émissions de méthane et de protoxyde d’azote, des gaz à effet de serre émis en particulier par l’élevage bovin et la fertilisation des sols. Ces émissions sont en légère baisse du fait de l’évolution des cheptels.
La Bretagne : une région d’élevage, marquée par une baisse du nombre d’exploitations agricoles
En 2020, la Bretagne comptait 26 347 exploitations agricoles, avec une surface agricole utile (SAU) moyenne de 62 ha par exploitation. Sur la période 2010-2020, la SAU moyenne a augmenté de 14 ha et le nombre d’exploitations a diminué de 24 %. La baisse du nombre d’exploitations se poursuit depuis 2020. L’élevage (bovin, porcin, volaille) est l’activité agricole la plus représentée en Bretagne (source : Agreste).
Une consommation d’énergie faible par rapport aux autres secteurs, mais en augmentation
La consommation d’énergie du secteur augmente : + 19 % entre 2012 et 2023, et atteint 9,1 TWh en 2023. Cette hausse est principalement due à la consommation de propane, un produit pétrolier utilisé pour chauffer les bâtiments avicoles (sources : Agreste, Agence ORE, AILE).
L’agriculture présente des émissions de gaz à effet de serre élevées, mais en baisse
Les émissions de gaz à effet de serre (GES) sont en revanche en baisse : - 7 % sur 2012-2023. Ces émissions sont à 85 % d’origine non énergétique, elles sont liées au méthane et au protoxyde d’azote. L’élevage bovin représente la moitié des GES agricoles, l’apport d’engrais minéraux et l’épandage pour les terres arables 20 %, la consommation de produits pétroliers 13 % et l’élevage porcin 11 % (sources : Air Breizh, Agreste, DRAAF, OEB). La baisse observée est liée à celle du cheptel régional qui a diminué de 14 % entre 2012 et 2023, en UGB (source : Agreste).
La répartition géographique des émissions de gaz à effet de serre agricoles est inégale
La densité d’émissions de GES par hectare, variable selon les territoires, dépend principalement de la concentration en élevage bovin et des serres chauffées (source des données d’émissions de GES : Air Breizh).
L’orientation « élevage bovin » est particulièrement présente dans le nord de l’Ille-et-Vilaine (source : Agreste).
La pointe nord du Finistère présente une concentration forte de serres chauffées au gaz naturel et fonctionnant en cogénération, c’est-à-dire avec une production conjointe d’électricité et de chaleur (source : Registre ODRE).
La Bretagne compte près de 600 ha de serres chauffées, soit environ 40 % du parc national. Elles représentent un quart de la consommation énergétique de l’agriculture bretonne. Trois productions sont concernées : tomates (24 % de la production française), concombres et fraises (sources : BD Topo, SDES, CTIFL, Chambre d’agriculture de Bretagne).
L’agriculture a un rôle à jouer dans la séquestration de carbone
L’agriculture joue un rôle dans la séquestration de carbone, en particulier via le bocage. Toutefois, les dynamiques actuelles et historiques d’exploitation et d’arasement de ce bocage entravent cette fonction : le flux de déstockage de carbone lié aux prélèvements de bois dépasse le flux de séquestration liée à l’accroissement biologique. Sur la période 2012-2023, 264 ktCO2éq étaient déstockées en moyenne chaque année (source : Citepa).
Le programme Breizh Bocage a néanmoins permis de replanter environ 400 km de haies chaque année sur la période 2008-2023 et atteint un rythme de plantation de 550 km/an en 2024.
De plus en plus d’agriculteurs se tournent vers la production énergétique
La production d’énergie dans le secteur agricole se développe, via trois filières principales : la cogénération gaz (liée aux serres maraîchères), la méthanisation et les chaufferies bois. La production d’énergie sur les exploitations agricoles atteint au moins 2 900 GWh, soit 17 % de la production régionale (sources : Registre ODRE, AILE).
Le photovoltaïque n’est pas inclut dans cette analyse, bien que les trackers et toitures photovoltaïques fleurissent dans la région comme sur l’ensemble du territoire national. En effet, les données actuellement disponibles ne permettent pas d’isoler la part de la production photovoltaïque liée à l’agriculture. Les estimations de la Chambre d’agriculture de Bretagne sont de 190 GWh pour 2023.
- Aller plus loin avec des données spatiales et temporelles détaillées