Le Centre d’étude et de valorisation des algues (Ceva) qui surveille les proliférations d’algues vertes depuis 2002 en mesurant sur photo aérienne les surfaces de dépôt par site.
En savoir plus : https://www.ceva-algues.com
L'année 2023 est exceptionnellement tardive vis-à-vis des échouages d'algues vertes, mais le cumul annuel des surfaces échouées est sensiblement égal à la moyenne 2002-2022.
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Depuis leurs premières manifestations sporadiques dans les années 1960, les marées vertes sont devenues des invitées estivales indésirables dans plusieurs baies bretonnes. Chaque année, elles reviennent. La question est de savoir où et en quelles quantités ?
On vous explique : Où y-a-t-il des marées vertes en Bretagne ?
Le développement et l’échouage de quantités importantes de macro-algues sur le littoral dépendent de plusieurs facteurs qui doivent être simultanément réunis pour que le phénomène advienne. De façon globale et qualitative, on peut distinguer
- les facteurs chimiques (apport d’éléments nutritifs - azote, phosphore - par les eaux continentales),
- les facteurs physiques (température, ensoleillement et faible turbidité, un confinement hydrodynamique des eaux (faible dilution des nutriments et confinement des algues dans la zone favorable à leur croissance),
- la présence de type biologique répondant à ces conditions de croissances en particulier « Ulva armoricana » et « Ulva rotundata ».
Les échouages d'ulves en Bretagne
Initialement irrégulier et de courte durée, le phénomène de marées vertes s'est amplifié depuis les années 1970, touchant de plus en plus de secteurs côtiers et sur des durées plus longues.
L'ensemble du linéaire de côte est suivi depuis 2002 (sites sableux ouverts) et depuis 2007 (sites vasières enclavées). Les surfaces échouées sont mesurées sur photos aériennes avec la même méthodologie - 3 survols par an (mai, juillet, septembre). 141 sites ont été touchés au moins une fois par des échouages sur l'ensemble du linéaire côtier breton, soit 95 sites sableux et 46 vasières.
Situation en 2023
Au niveau régional, les surfaces d’échouage en avril et mai 2023 étaient de 50 % inférieur au niveau moyen 2002-2022. À cette période, la majorité des surfaces mesurées se trouvaient en baie de Saint Brieuc, qui représentait 87 % du total régional.
La pluviométrie de juin et juillet, en maintenant le flux d’azote arrivant au littoral, a cependant conduit à une forte augmentation des surfaces en juin et juillet. L’automne calme et lumineux a ensuite abouti à des surfaces d’ulves très élevées en octobre, jamais observées à un tel niveau depuis le début des suivis en 2002 (niveau 125 % supérieur à la moyenne, et atteignant trois fois la moyenne en baie de Saint-Brieuc). Cette année atypique (tardive puis soutenue en fin de saison) engendre un cumul annuel 2023 sensiblement égal à la moyenne 2002-2022.
Les situations locales ont été très différentes. Certains secteurs ont été très peu touchés par les proliférations d’ulves (baies de la Fresnaye, de la Forêt, nord de la baie de Douarnenez), d’autres ont subi de fortes proliférations (baie de Saint-Brieuc, qui représente 65 % de l’échouage régional, baie du Quillimadec-Alanan, anse du Dossen).
La baie de Lieue de Grève a été tardive et présente un bilan inférieur aux moyennes pluriannuelle. L’absence d’ulves en baie de la Fresnaye est en premier lieu due à l’absence de reconduction (absence d’ulves sur cette baie dès août 2022) et ensuite à une certaines « protection » vis à vis des ulves par la présence assez massive d’autres algues proliférantes brunes, les Pylaïella.
En savoir plus : Bilan des échouages en 2023 et situation en mai 2024 - Algues-vertes.com
Échouages sur les sites sableux
En moyenne depuis 2002 sur les 29 sites sableux suivis annuellement, la surface échouée en moyenne entre avril et octobre (7 inventaires) est de 386 ha.
En 2023, elle atteint 387 ha, soit -28 % par rapport au début des suivis en 2002. Cependant, la tendance récente est à la hausse après une surface minimale en 2013 (205 ha).
La précocité des échouages n'est pas directement liée à leur quantité totale, mais à "l'ensemencement" par les stocks de la fin de la saison précédente (octobre).
Cliquez pour explorer les indicateurs par territoire et par site d'échouage sur le tableau de bord
Échouages sur les vasières
En moyenne depuis 2002 sur les 18 vasières suivies annuellement, la surface maximale échouée chaque année est de 1360 ha.
En 2023, elle atteint 1801 ha, soit +18 % par rapport au début des suivis en 2008. La tendance est à la hausse après une surface minimale en 2013 (669 ha).
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Le plan de lutte contre les algues vertes en Bretagne (PLAV)
Le phénomène ne touche pas tout le littoral breton mais il est récurrent dans certaines baies dont 8 concentrent plus de 80 % des échouages de la région. Ces baies bénéficient du plan de lutte contre les proliférations d’algues vertes en Bretagne.
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En savoir plus et consulter les indicateurs de suivi du PLAV : Le plan de lutte contre la prolifération des algues vertes en Bretagne
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