
Estimé en 2020, le volume total des ressources potentielles de biomasse fermentescible en Bretagne est de 28,4 millions de tonnes de matière brute, soit 5,5 millions de tonnes de matière sèche. Ceci est l’équivalent à un potentiel maximum de 14,1 TWh à l’échelle régionale. Environ 53% de ces ressources potentielles sont d’origine agricole animale.
Les ressources potentielles de biomasse fermentescible à l'échelle des EPCI, représentent le potentiel maximum d’un territoire. Autrement dit ce le volume théorique disponible. Cette disponibilité nette tienne compte des volumes techniquement non exploitables et/ou des volumes impliqués dans le cadre d'une gestion durable (ex. : retour au sol des résidus des céréales). Mais elle ne tienne pas compte des usages de la ressource (alimentation, biomatériaux, chimie, énergie, etc.) ni de contraintes économiques.
Attention à l’usage des données : Il est recommandé d'utiliser ces données avec prudence, car pour estimer la ressource disponible pour la méthanisation, il est nécessaire d’intégrer des données locales sur les usages de ces ressources.
L'estimation d'un gisement mobilisable nécessite d'appliquer des ratios de mobilisation à ces estimations.
- Présentation du tableau de bord
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Ce tableau de bord permet de visualiser les données des ressources potentielles de biomasse fermentescible à l'échelle des EPCI. Les ressources sont représentées en 5 secteurs (agriculture, commerce, hébergement et restauration, industrie agro-alimentaire et ménages). Quatre unités de mesure sont proposées pour évaluer les ressources : tonnes de matière brute (tMB) ou sèche (tMS), mètres cubes de biométhane (m3) et gigawattheures (GWh).
Onglet 1 – Indicateurs : ce graphique permet de sélectionner les données de ressources potentielles de biomasse fermentescible par EPCI ou à la maille régionale. Les données sont représentées en 5 secteurs et 4 unités différentes.
Onglet 2 - Carte : le menu permet de sélectionner les données des ressources potentielles de biomasse fermentescible par EPCI, par secteur et par unité. En survolant les différentes icônes, des données de ressources et le nom de l’EPCI s'affichent.
Le graphique et la carte par EPCI est téléchargeable en fichier PDF en faisant click sur le bouton
- Sources et méthodologie
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Cette méthodologie employée actuellement par l’OEB a été produite par Solagro en 2024. Elle détaille les principales sources de données utilisées et les grands principes méthodologiques. Les données sont spatialisées à la maille EPCI.
Les données de gisements potentiels pour la méthanisation à la maille EPCI en Bretagne portent actuellement sur les effluents d’élevage, la biomasse agricole végétale et les déchets non-agricoles.
Les effluents d’élevage : Ce sont les déjections d’élevage, sous forme de fumier et lisier qui sont produites en bâtiment. Les productions se calculent à partir de l’estimation des effectifs d’animaux des principaux cheptels (bovins, ovins, porcins, volailles, etc.) - issus du recensement agricole 2020, d’Agreste - et de la production de déjection par tête par an (issus de Climagri). Puis le temps de présence sous bâtiment est fourni par la DRAAF Bretagne.
Résidus de cultures : les résidus de culture correspondent à la partie aérienne de la culture hors grain pour les céréales et les oléoprotéagineux (pailles de céréales et d’oléagineux et cannes de maïs et de tournesol), et hors feuillage récolté pour les plantes fourragères (fanes de betteraves et de pommes de terre). Ces résidus sont générés au champ lors de la récolte et certains sont laissés sur place et d’autres sont récoltés. CITEPA fournit un « indice de récolte » qui permet de calculer la production de résidus de surface pour chaque culture. Les besoins en paille pour les litières sont évalués à partir des cheptels. La partie restant toujours au sol, est calculé à partir des coefficients du modèle AMG de l’INRAe.
Cultures intermédiaires multi-services (CIMSE d’hiver) : les CIMSE est une culture implantée et récoltée entre deux cultures principales. Les CIMSE d’hiver est un précédent cultural d’une culture de printemps (tournesol, sorgho, orge et le blé de printemps, betterave, pomme de terre, soja et maïs), c’est-à-dire qu’elles sont semées à l’automne et récoltées avant le semis de ladite culture. Le potentiel de production des CIMSE d’hiver est estimé à partir de la moyenne des rendements maximums et minimums, en tenant compte des aléas climatiques des dernières 15 ans en Bretagne (programme RECITAL). Le seuil de récoltabilité lié à l’aléas climatique implique que seuls 70% des CIMSE d’hiver peuvent être récoltées. Les CIMSE d’hiver peuvent être potentiellement valorisables pour la production d’énergie en méthanisation (et donc devenir des cultures intermédiaires à vocation énergétique ou CIVE d’hiver), mais c’est n’est pas leur vocation première. Les dérobées n’ont pas été prises en compte car elles sont identifiées dans des successions qui ne sont pas compatibles avec les CIVE d’hiver (prairie-maïs, ray gras-maïs, prairie-prairie).
Les biodéchets de l’industrie agroalimentaire : Les ratios de production de déchets en tMS/salarié par sous-classe APE, ont été produits dans le cadre de l’étude du potentiel de biométhane à partir des effluents des Industries Agro-Alimentaires réalisé par Solagro en 2017. Ces coefficients ont été appliqué à une extraction de la base de données SIRENE pour la Bretagne, et toutes les entreprises de l’industrie agro-alimentaire ont été considérées.
Les biodéchets des grandes et moyennes surfaces : Ils ont été calculés en utilisant un ratio moyen de production de biodéchets de 30kg/m2 pour les Supermarchés et de 50kg/m2 pour les Hypermarchés (ratio historique ADEME 2013, étude SDEY). Pour les épiceries et supérettes, le ratio retenu est respectivement de 10 et 20 kg/m2, faute de données disponibles. Les catégories de commerces alimentaires, distinguées par leur surface de vente déclarée provient de la Base permanente des équipements (BPE) de l’INSEE – Dénombrements des équipements en 2021 (commerce et services), 2022).
Biodéchets de l’hébergement et de la restauration : Les établissements de la restauration commerciale sont recensés dans la base de données SIRENE (2023) et le nombre de repas servis est estimé sur la base du nombre de salariés de l’établissement croisé au nombre moyen de repas servis par salarié dans chaque typologie de restaurant. Les établissements de santé (maisons de retraite comprises) sont recensés dans la base de données de l’Enquête SAE (2021), de la Caisse nationale de solidarité, l’estimation se base sur la fréquentation croisée à un nombre de repas par visiteur. Les établissements scolaires sont recensés dans l’Annuaire de l’éducation et la base de données du Ministère en charge de l’éducation supérieur, l’estimation se base sur le nombre d’élèves inscrits dans l’établissement et d’un nombre de repas par élève et par an. L’estimation du nombre de repas et des restes de repas proviennent de l’étude ADEME de 2013 et MAAPRAT de 2011.
Biodéchets de cuisine et de table (DCT) : La fraction fermentescible des déchets ménagers (FFDMA) est calculée en appliquant un coefficient de 35 kg bruts de biodéchets par habitant et par an à la population. Ce coefficient concerne la collecte sélective des biodéchets hors déchets verts en habitat individuel. Ce coefficient est issu de données de l’enquête DMA déchets des ménages et assimilés de l’OEB, concernant des cas observés sur les territoires où la collecte sélective est mise en place.
Boues ordinaires : Les boues produites par les stations d’épuration (STEP) proviennent du portail sur l'assainissement collectif du Ministère de la transition écologique. Les quantités de boues produites sont indiqués en tMS/an pour chaque station d’épuration.
Déchets verts : La quantité de déchets verts non ligneux est calculée en appliquant un coefficient de production de déchets verts non ligneux par habitants (161 kg/hab/an). Ce coefficient est différent selon la zone climatique, il est issu de l’audit national des plateformes de compostage (2006). La fraction non ligneuse des DV est estimée à 50% de cette production.
Attention à l’usage des données : Les ressources potentielles de biomasse fermentescible à l'échelle des EPCI, représentent le volume théorique disponible ou disponibilité nette. Sont pris en compte, les volumes techniquement non exploitables et/ou les volumes impliqués dans le cadre d'une gestion durable (ex. : retour au sol des résidus des céréales). Les usages de ces ressources (pour l’alimentation, les biomatériaux, l’énergie, etc.), ne sont pas pris en compte. Donc il est conseillé d'utiliser ces données avec prudence, en intégrant des données locales sur les autres usages.
L’estimation d’un potentiel mobilisable nécessite d'appliquer des ratios de mobilisation à ces estimations. Il est recommandé de tenir compte des contraintes économiques, agricoles et environnementales locales.
- Méthodologie utilisée pour l’estimation des Ressources potentielles de biomasse fermentescible en Bretagne
Accéder aux données
Données sur les gisements de biomasse fermentescible en Bretagne.