Richesses et productions marines de la baie du Mont Saint-Michel

Mise à jour : 20 mars 1977
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conchyliculture
zone côtière
mer
diversité biologique

La baie du Mont-Saint-Michel se trouve au fond du golfe Normano-Breton, dans l'angle formé par le Cotentin à l'est et la Bretagne au sud. La pointe du Grouin, au NO, et la pointe de Champeaux, au NE, la limitent au nord, tandis qu'au sud son rivage très plat s'en vient se fondre dans le marais de Dol et les polders qui bordent le Couesnon (fig. 1).

Actuellement, la baie a donc une surface marine de 37 000 ha dont, en vive-eau, près des 3/5° sont exondés lors des marées d'équinoxe. L'amplitude des marées est ici la plus forte d'Europe puisqu'elle peut dépasser 14 m. Compte tenu de l'extrême platitude de l'estran, le flot parcourt des distances considérables (près de 20 km dans l'axe de la Sélune). Il s'ensuit des courants très importants qui provoquent un brassage des eaux en conséquence. Ces courants renouvellent la masse d'eau par le NO (pointe du Grouin) et, au jusant, repartent vers le N-NE.

Il est intéressant de noter que l'estran est de formation récente: une succession de transgressions et de régressions marquent en effet l'histoire de la baie. Sans remonter plus loin clans le temps, au début de notre ère, la plus grande partie en était occupée par la légendaire forêt de Scissy. Au Moyen Age (entre le Ill° et le VIII° siècles), cette forêt fut détruite et recouverte par la mer qui fit du mont Tombe (futur Mont-Saint-Michel), où il n'existait encore qu'une chapelle, une île. Depuis, le mouvement inverse s'est peu à peu amorcé, notamment sous l'influence des travaux humains. Vers le XI° siècle, la première digue « du marais de Dol» fut construite, suivie quelques siècles plus tard par la digue de « la duchesse Anne» de 30 km de long. Plus près de nous (après la canalisation du Couesnon en 1858), les polders furent progressivement conquis sur l'estran; ces travaux durèrent jusqu'en 1934.

La ligne du rivage continue actuellement à reculer vers le large, sous l'action d'une sédimentation importante, d'origine marine, qui n'est plus compensée comme au XIX" siècle par des prélèvements de tangue (500 000 m3/an); la tangue servait à amender les terres trop acides de l'intérieur. Cette sédimentation se traduit concrètement par une montée du niveau moyen du fond de la baie et une progression des herbues. Le Mont-Saint-Michel n'est plus aujourd'hui entouré d'eau que quelques jours par an et tend à retrouver sa situation première, terrestre, teI qu'il était lorsque saint Aubert y construisit sa chapelle,

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Notice détaillée

Richesses et productions marines de la baie du Mont Saint-Michel
Type de document
Publication scientifique
Auteurs personnes
Bregeon, Laurent
Éditeur
Institut scientifique et technique des pêches maritimes (ISTPM)
Date de parution
20 mars 1977
Langue
Français