La praire (Venus verrucosa L.) en rade de Brest et en baie de Grandville

Mise à jour : 20 janvier 1978
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conchyliculture
pêche professionnelle
mollusque
population (écologique)
surveillance

Ce travail regroupe deux études portant sur la biologie et l'exploitation de Venus verrucosa (L) dans la rade de BREST et dans la région de GRANDVILLE. L'espèce Venus verrucosa (L), connue vulgairement sous le nom de "praire" est un Mollusque Lamellibranche de la famille des Veneridae (RAFFINESQUE, 1815) et de la sous-famille des Venerinae (RAFFINESQUE, 1815).
La rade de BREST est un milieu marin semi-fermé de dimensions modestes avec un plan d'eau de plus de 180 km2, séparé des eaux du large par un goulet reserré de 1.800 m en moyenne et de 5 km de long. La profondeur varie de 0 à 44 m à l'intérieur de la rade et jusqu'à 50 m dans le goulet.
En raison de sa morphologie et de la qualité de son milieu naturel, la rade de BREST intéresse un certain nombre d'utilisateurs dont les principaux et les plus anciens sont la Marine de guerre, le commerce et l’industrie et enfin la pêche, activité ancienne fortement secondée depuis peu par la conchyliculture.
Pour cette dernière activité, la rade présente des conditions naturelles particulièrement favorables, c'est le type, par excellence, des régions abritées favorables à l'établissement d'une faune abondante et variée. Elle est le centre de production naturelle de mollusques comestibles.
Les conditions climatiques permettent aussi à de nombreuses espèces d'être en état de maturité sexuelle durant tout l'hiver (LUCAS, 1974). On peut citer à ce sujet divers Bivalves comestibles dont l'état de maturité augmente les qualités nutritionnelles et donc la valeur marchande : la coquille Saint-Jacques (Pecten maximus), le pétoncle blanc (Chlarnys opercularis), la praire (Venus verrucosa) et les moules (Mytilus edulis et Mytilus galloprovincialis).
La rade reçoit des rivières qui y jettent des apports d'eau douce importants et les sels nutritifs favorables à la production planctonique.

Les espèces benthiques profitent manifestement de cet apport nutritif et leur densité est importante.
Le site de la rade de BREST se pr~te donc parfaitement à une activité conchylicole. Du point de vue économique (tonnage, valeur, emplois), le secteur pêche-conchyliculture occupe une place économique importante dans la région.
A l'heure actuelle, parallèlement à la conchyliculture en eau profonde, la pêche porte sur quatre espèces principales : le pétoncle blanc (Chlamys opercularis), le pétoncle noir (Chlamys varia), la praire (Venus verrucosa)et la coquille Saint-Jacques (Pecten Maximus). Nous avons ainsi entrepris l'étude des caractéristiques biologiques et de l'exploitation des stocks de la praire. Outre l'intér~t propre d'une étude des populations de la rade de BREST, nous pouvions compléter nos observations sur d'autres populations de ce Veneridae dans la région de GRANVILLE. Dans ce secteur, notre étude a porté sur l'ensemble limité au nord par l'île de JERSEY et la Chaussée de BOEUFS, à l'ouest par l'archipel des MINQUIERS et au sud par la baie du MONT SAINT-MICHEL.
Le port de GRANDVILLE possède une forte tradition maritime où la pêche joue le premier rôle. La flottille artisanale, comptant actuellement 130 bateaux, a été créée après la découverte des premiers gisements de praires, il y a une vingtaine d'années. En 1975, la production totale des produits de la pêche a dépassé 3 600 tonnes de praires, représentant 75 % de la production française. Parallèlement à la praire (Venus verrucosa), GRANVILLE vient en tête de la production de seiches (Sepia officinalis) en France: 1 645 tonnes. Les bulots (Buccinum undatum), araignées (Maïa squinado), amandes (Glycymeris glycymeris), moules (Mytilus edulis) et poissons (rougets, bars, soles) représentent des apports bien plus faibles.
La région étudiée est une zone de forts courants entre CHAUSEY et l'archipel des MINQUIERS et de fortes marées dans la baie du MONT SAINTMICHEL, entraînant un brassage continuel des eaux. Les températures atteignent un minimum de 7°5 en février et un maximum de l'ordre de 16 à 17° en août-septembre. Les débits fluviaux faibles et la force des courants n'entraînent pas de variations notables de la salinité vers le large. Les forts courants de marée sont à l'origine du dép8t des sédiments présentant un gradient fin-grossier du fond de la baie du MONT SAINT-MICHEL à grossier plus on s'éloigne de la côte.

Notice détaillée

La praire (Venus verrucosa L.) en rade de Brest et en baie de Grandville
Type de document
Thèse / Mémoire
Auteurs personnes
Djabali, Farid
Yahiaoui, Mokhtar
Éditeur
Université de Bretagne occidentale (UBO)
Date de parution
20 janvier 1978
Langue
Français