Durée de l'étude : avril 2015 - avril 2016.
La présente étude sinscrit dans la continuité du suivi topo?morphologique du Sillon de Talbert initié en 2003 à la demande de la commune de Pleubian et du Conservatoire du Littoral. Lobjectif est danalyser les modalités dévolution de la flèche depuis lenlèvement de lenrochement en 2004 (Stéphan et al., 2007, 2008, 2009, 2011, 2012, 2015 ; Fichaut et al., 2010, 2013). Dans le cadre de ce rapport, nous présentons les principaux changements morphologiques survenus entre les levés topographiques effectués aux mois de septembre 2014 et septembre 2015 à léchelle du Sillon. La méthode que nous avons employée pour reconstituer la topographie de lestran respecte en partie le protocole de mesure détaillé dans nos précédents rapports. Elle sappuie sur lacquisition de mesures topographiques au DGPS (type TopCon HiperV) à partir dune station fixe installée sur la borne IGN située sur le sémaphore de Créach Maout, dont les coordonnées géodésiques sont accessibles sur le site de lIGN (www.ign.fr/ rubrique Géodésie). Toutefois, il faut noter que quelques changements ont été introduit cette année et nécessite de faire un nouveau point méthodologique. Il faut noter que le levé de 2015 fait suite aux grosses tempêtes de lhiver 2013? 2014. Ce dernier a été lun des plus tempétueux qua connu la Bretagne au cours des deux dernières décennies. Entre les mois doctobre 2013 et de mars 2014, une douzaine de tempêtes majeures se sont succédé sur les côtes françaises de lAtlantique et de la Manche, associant des vents violents, de fortes pluviométries et de fortes houles océaniques (Blaise et al., 2015). Ce contexte, particulièrement propice au mouvement des sédiments sur le littoral, a entraîné un démaigrissement de nombreuses plages de Bretagne. La forte fréquence de ces événements durant lhiver a abouti, à plusieurs reprises, à la conjonction dune mer très agitée et dune marée de vive?eau. Durant les pleines mers, laction des vagues a été portée dans les parties hautes de lestran, rarement atteintes par la mer. Conjuguée à des coefficients de marée importants et des surcotes significatives, la forte agitation marine a généré des niveaux deau instantanés très élevés. Les vagues ont donc franchi de nombreux cordons de galets. Compte tenu de son exposition aux houles, le Sillon de Talbert a été frappé de plein fouet par ces phénomènes. Toutefois, la comparaison des levés réalisés entre mars 2014 et septembre 2014 a montré que le cordon était en cours de régénération post?tempête, liée aux conditions météo?océaniques plus calmes qui ont agi durant cette période (Stéphan et al., 2015). Il s'agissait donc de voir si le levé de l'année 2015 confirmait ou pas cette tendance à la régénération du sillon de Talbert.