La période de septembre 2013 à septembre 2014 a été marquée par : (i) une érosion importante de la crête et un recul considérable du Sillon de Talbert consécutif aux nombreuses tempêtes qui se sont succédées entre janvier et mars 2014 ; (ii) une tendance à la reconstruction du cordon au cours du printemps et de l’été sous des conditions météo-marines plus calmes. Les mêmes dynamiques morphosédimentaires avaient déjà été enregistrées à l’issue de la tempête Johanna du 10-11 mars 2008. En effet, après une érosion et un recul important du Sillon, le suivi topo-morphologique mené entre 2008 et 2013 avait permis de constater une consolidation progressive du sillon au cours des 5 années qui suivirent la tempête Johanna. C’est donc le même processus qui a été enregistré durant le printemps et l’été 2014. Le suivi à haute fréquence a montré que cette tendance s’est poursuivie jusqu’en décembre 2014. Ces conclusions incitent donc à être optimiste sur le devenir du Sillon de Talbert. Dans les années à venir, le cordon devrait se reconstruire naturellement, du moins en l’absence de tempêtes exceptionnelles coïncidant avec une marée de vive-eau. Deux secteurs sont tout de même à suivre avec plus d’attention dorénavant car ils constituent de nouvelles zones de fragilité. Le premier secteur est situé dans la partie proximale, entre les transects P016 et P025, en arrière de l’enrochement qui prolonge l’épi du Chouk (fig. 23). Jusqu’à une date récente, le cordon était encore accolé à cet ouvrage. L’enrochement jouait encore son rôle de protection contre l’érosion. Mais au cours des dernières années, les vagues ont progressivement taillé une micro-falaise d’érosion qu’elles ont fait reculer fortement. La largeur de la crête est devenue très faible dans ce secteur, appelé la « taille de guêpe ». C’est probablement ici que devrait se produire la rupture du Sillon dans le futur. En effet, il n’existe plus véritablement de haut de plage en mesure de constituer une surface de déflation sur laquelle le vent pourrait souffler le sable et le transférer sur la crête. Le sommet du cordon ne s’engraisse plus dans ce secteur Le second secteur se situe entre les transects P050 et P060, là où le revers du Sillon atteint désormais l’île Blanche. Le chenal de marée qui assurait jusqu’à présent la circulation des eaux, en particulier lors du jusant, semble en cours d’abandon. A marée descendante, les courants adoptent désormais un nouveau tracé, contournant l’île Blanche vers l’est. Dans les années à venir, le Sillon devrait venir s’appuyer sur cet ados naturel. Les répercussions de ces changements sont difficiles à prévoir. Il conviendra donc de s’assurer que cette évolution ne conduise pas à l’apparition d’un nouveau point de faiblesse dans le cordon.
Rapport sur le suivi morphosédimentaire du sillon de Talbert pour l'année 2014
    Mise à jour : 
          20 janvier 2015
        
  
      sédimentologie
              érosion
              programme de suivi
          Lien vers la ressource
                          
                Type de document
              Bilan périodique
          Auteurs personnes
          Autret  Ronan
          Blaise  Emmanuel
          Suanez  Serge
          Fichaut  Bernard
          STÉPHAN  Pierre
              Auteurs organismes
          PLEUBIAN
          Université de Bretagne occidentale
          Littoral, Environnement, Télédétection, Géomatique
          Institut universitaire européen de la mer
              Éditeur
              Université de Bretagne occidentale (UBO)
          Date de parution
              20 janvier 2015
          Langue
              Français