Des installations techniques sont mises en cause au nom des dommages de santé qu’elles provoquent dans les populations environnantes. Ces mises en cause diverses sont qualifiées ici de plaintes en santé environnementale dans la mesure où elles concernent les relations entre la santé des populations et leur environnement de vie. Comme elles ne sont pas validées par l’expertise épidémiologique, une décision publique relative à ces installations ne peut pas être fondée au nom d’impératifs de santé. À partir d’une étude d’une diversité de situations en Bretagne, l’article analyse le processus de formation de ces plaintes et les modalités selon lesquelles les arguments relatifs à la santé sont mobilisés. Il s’interroge sur la contribution des connaissances soutenant ces plaintes dans le cadre d’un processus de décision publique et sur l’association des populations concernées au processus d’expertise épidémiologique.
Plan de l'article :
La diversité des plaintes
- L’incinérateur de Villejean à Rennes
- L’incinérateur de Plouharnel dans le Morbihan
- Le site de stockage de déchets de Point-Clos en Ille-et-Vilaine
- Les plaintes relatives à des éoliennes dans le Nord Finistère
La santé dans les plaintes environnementales
- Des inquiétudes locales rejetées
- Les acteurs des plaintes
- Le contenu cognitif des plaintes
- La place de la santé dans les plaintes
- Une typologie de la sanitarisation des plaintes
Les plaintes, l’épidémiologie et la décision publique
- Les limites de la connaissance locale
- Une épidémiologie participative
- La plainte locale et la mobilisation d’une expertise