Mesure des constantes cinétiques d'absorption des différentes formes de l'azote chez Alexendrium Mintum par l'utilisation des isotopes 15N

Différentes espèces phytoplanctoniques ont été impliquées dans des efflorescences toxiques sur l'ensemble du littoral français ces dernières années. Parmi celles recencées, les efflorescences du dinoflagellé Alexandrium minutum s'avèrent comme particulièrement dangereuses en raison des toxines qu'elles produisent et qui sont responsables chez l'homme du syndrome PSP (Paralitic Shelfish Poisoning). A. minutum a été signalé pour la première fois en France il y a une vingtaine d'années dans les abers bretons puis dans la baie de Morlaix (Erard Le Denn, 1999). Depuis, des efflorescences récurrentes y sont observées, occasionnant régulièrement des interdictions préfectorales de commercialisation de mollusques bivalves. Les études menées dans l'estuaire de Penzé (Baie de Morlaix) ont permis de cerner les conditions physiques de développement d' A.minutum en milieu naturel. Il a été montré en particulier que son développement est tributaire de la présence de kystes dans le sédiment dont la remise en suspension est favorisée par des débits élevés dans la rivière (Probert, 1999). Une température supérieure à l6°C apparaît aussi favorable à la germination de ces kystes (Erard-Le Denn, 1997) et à la prolifération des cellules végétatives dans la colonne d'eau (Morin et al., 2000). Des travaux récents (Maguer et al., 2004) ont mis également en évidence la nécessité d'un synchronisme sur une période prolongée entre une séquence de forte stabilité de la colonne d'eau et une période continue de fort ensoleillement dans le déclenchement du bloom et le maintien de l'espèce jusqu'au stade d'eau colorée. Ces mêmes travaux ont montré que le déclin d'A. minutum pouvait être provoqué par une diminution importante de la lumière disponible in situ sous l'effet d'auto ombrage. L'importance des facteurs nutritionnels sur le développement d'A. minutum n'a par contre été que très peu abordée et on ne connaît pas bien en particulier la capacité d'A. minutum à utiliser les nutriments en réponse à des modifications de l'état nutritionnel des cellules. Les travaux réalisés jusqu'à présent ont porté exclusivement sur le phosphore (Labry et al., 2004). Les lacunes actuelles tiennent au fait que le développement de l'espèce est restreint à la partie de l'estuaire fortement enrichie en nutriments.