Identification satellitaire des efflorescences de deux dinoflagellés, Lepidodinium chlorophorum et Karenia mikimotoi, grâce à leurs caractéristiques optiques

Mise à jour : 20 janvier 2013
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plancton
population (écologique)
surveillance

Au cours des dernières décennies, un accroissement des épisodes d’efflorescences d’algues toxiques a été observé. Cela est désormais attribué aux conséquences des activités anthropiques sur la qualité de l’eau et à l’eutrophisation des eaux côtières. Les activités humaines étant nombreuses le long des littoraux, une meilleure connaissance et prévision de ces évènements est nécessaire. Au large de la Bretagne, deux dinoflagellés classés parmi les algues toxiques forment de larges efflorescences : Karenia mikimotoi et Lepidodinium chlorophorum.

L’étude de la couleur de l’eau par satellite participe à l’amélioration de la connaissance des cycles biogéochimiques et des organismes marins. Les satellites actuels, grâce à leurs différents canaux de mesures, permettent d’observer des variations causées par les différents constituants de l’eau sur les spectres de réflectance. Au cours de ce travail, ces spectres ont été utilisés afin de caractériser les propriétés optiques de deux espèces de dinoflagellés, Karenia mikimotoi et Lepidodinium chlorophorum. Un système de reconnaissance de ces deux espèces a ensuite été mis au point, basé sur l’utilisation d’une méthode floue (fuzzy), permettant de repérer sur des images satellites, chaque pixel présentant une ressemblance avec celui de l’une des espèces. Lors de la campagne océanographique Pseudomo – LEG2, en septembre 2010, la présence de L. chlorophorum a été mise en évidence sur l’ensemble de la zone d’étude, au niveau de la pycnocline. Le 18 septembre, premier jour de la mission, une large efflorescence était visible entre la pointe bretonne et l’entrée de la Manche. Le but était de savoir s’il serait possible, à l’aide de leurs caractéristiques optiques, de savoir si le bloom était formé par l’un des deux dinoflagellés étudiés.

Les tests préliminaires, conduits afin d’évaluer les capacités de la méthode, ont permis de mettre en évidence sa capacité à repérer les efflorescences des deux espèces. Il arrive que la méthode repère ces deux espèces dans des lieux et à des périodes où elle ne devrait pas. Néanmoins de bons résultats sont obtenus lorsque la méthode est employée sur les périodes à risque d’efflorescences (juin à septembre) et que les ressemblances les plus faibles sont retirées. Sur la période de la campagne PSEUDOMO – LEG2, la méthode classifie le bloom du 18 septembre comme étant formée par L. chlorophorum.

Cette méthode, malgré les limites qu’elle suppose, permet la discrimination par satellite des espèces de phytoplancton. Le développement de ce genre de techniques amènera une meilleure connaissance des caractéristiques optiques des espèces marines. Alliées à une modélisation fine de l’environnement et de l’écologie des espèces, elles permettront une amélioration significative des systèmes de surveillances opérationnelles de l’environnement.

Notice détaillée

Identification satellitaire des efflorescences de deux dinoflagellés, Lepidodinium chlorophorum et Karenia mikimotoi, grâce à leurs caractéristiques optiques
Type de document
Thèse / Mémoire
Auteurs personnes
Jegou, Klet
Date de parution
20 janvier 2013
Langue
Français