Les consommations élevées de substances médicamenteuses observées dans les pays développés ont amené ces dernières années la société civile à se préoccuper de l’impact environnemental et sanitaire de la présence de tels résidus dans les eaux. Les autorités ont quant à elles engagé de nombreuses actions visant à mieux cerner ce sujet complexe. Un plan national sur les résidus médicamenteux (PNRM) a ainsi été lancé en mai 2011 par les ministres en charge de l’écologie et de la santé. Dans le cadre du second plan régional santé -environnement (PRSE) breton (2011-2015), les participants aux ateliers ont souhaité le lancement de l’étude «Occurrence des résidus médicamenteux, notamment d’origine vétérinaire dans les eaux destinées à la consommation humaine en Bretagne» en raison de spécificités régionales fortes notamment liées à une grande vulnérabilité de la ressource en eau et à une agriculture marquée par une concentration d’élevages intensifs.
Afin d’atteindre le but final de l’étude, à savoir disposer d’un bilan global de la contamination des eaux continentales bretonnes, notamment celles destinées à la consommation humaine , un comité de pilotage a été formé, regroupant les acteurs essentiels de ce thème et co-animé par la DREAL et l’ARS de Bretagne. Une première étape a consisté à lister les molécules d’intérêt pour la région. Pour ce faire, différentes bases de données ont été analysées afin de cerner quantitativement les flux de matières actives. Les fournisseurs de médicaments ont été également interrogés. De même, les informations bibliographiques en termes de priorisations déjà réalisées et de choix de molécules dans le cadre d’études environnementales locales ont permis de hiérarchiser les matières actives à retenir pour la campagne de mesures analytiques. Par ailleurs, l’examen des fiches techniques de chaque matière active a permis d’adjoindre à la liste des principes actifs, l’ensemble des métabolites pertinents
donnant lieu à une liste finale comptant 153 molécules. Il faut enfin noter que certaines molécules dites «propriétaires» font partie de la liste considérant d’une part le souhait du comité de pilotage de n’éliminer aucune substance pouvant potentiellement être retrouvée dans les eaux et d’autre part la possibilité de procéder aux déterminations analytiques grâce à un étalonnage avec le médicament commercial lui -même.
La seconde étape dédiée à la définition d’une stratégie d’échantillonnage a été menée sous prestation de l’ANSES-LNH avec l’expertise d’agents de l’ARS, de la DREAL et du BRGM. Les différents faciès de la région ont été listés tant en ce qui concerne sa structuration hydrogéologique et hydrographique que de la présence potentielle de diverses sources de contamination dues aux activités anthropiques. Un accent particulier a été porté sur les activités d’élevage. Il en a résulté un choix de 51 points de mesure répartis de manière équilibrée sur la géographie du territoire régional et susceptibles de couvrir l’ensemble des spécificités locales. La répartition des dates de prélèvement sur l’année pourrait s’échelonner d’une fréquence trimestrielle pour ce qui est des points classiques à hebdomadaire pour certains points particuliers destinés à évaluer les fluctuations temporelles des contaminations. Par ailleurs certaines dates ont été choisies en fonction des probabilités de transfert liées par exemple aux calendriers d’épandage d’effluents agricoles. En préparation de la campagne de mesures analytiques et afin de confirmer à ce stade la faisabilité de l’étude, une évaluation des capacités analytiques des laboratoires a été menée. Les structures œuvrant en France dans ce domaine spécifique de l’analyse instrumentale des résidus de médicaments ont été interrogées. A cette fin, la liste de l’ensemble des molécules hiérarchisées leur a été transmise ainsi que des questions portant sur leurs capacités techniques notamment sur l’aspect méthodologie, incertitude de la mesure, assurance qualité et sur les capacités de développement le cas échéant. Les réponses des laboratoires ont permis de mettre en évidence que plus d’un tiers des molécules pourraient être analysées immédiatement en routine et jusqu’à 90 % au total à la suite de développements.
C’est à ce stade de l’étude que les travaux ont dû être interrompus en raison de la mise en lumière de fortes incertitudes quant à la disponibilité de moyens suffisants au sein des structures porteuses en termes de budget et de ressources humaines pour engager avec succès la phase lourde consacrée à la campagne de prélèvements et de mesures analytiques. Le présent rapport vise à fixer les connaissances acquises lors de cette étude dans le but d’informer les instances partenaires notamment celles désirant porter des projets similaires.
Etude sur l’occurrence des résidus médicamenteux, notamment d’origine vétérinaire, dans les eaux destinées à la consommation humaine en Bretagne. Bilan des travaux réalisés au 31 décembre 2014
Mise à jour :
20 juillet 2015
santé animale
médicament
impact sur l'environnement
pollution des eaux douces
soins de santé
antibiotique
biologie moléculaire
Lien vers la ressource
Type de document
Rapport
Auteurs personnes
Panaget Thierry
BILLON Maud
ROUSSEAU Patricia
POTELON Jean-Luc
VINCENT Sylvie
Auteurs organismes
Plan Régional Santé Environnement Bretagne
Agence régionale de santé Bretagne
Direction régionale de l'environnement, de l'aménagement et du logement en Bretagne
Éditeur
Agence régionale de santé de Bretagne (ARS Bretagne)
Date de parution
20 juillet 2015
Langue
Français