Le programme E.D.F. prévoyant l'implantation de centrales thermiques nucléaires de grandes puissances sur le littoral retient entre autres régions la Bretagne ou sont envisages plusieurs sites dont trois ont fait l'objet d'études d'Avant-projet. L'un de ces trois sites, celui de Saint-Vio, est le sujet du présent rapport. Il convenait de connaître de la manière la plus précise possible les effets d'une telle centrale (5 000 mégawatts) Sur les ressources naturelles et par conséquent sur les activités de pêche et de conchyliculture.
En effet, le fonctionnement d'une centrale thermique de cette puissance nécessite une importante quantité d'eau (200 m 3/s) qui est prise a la mer et qui, après avoir transite par un circuit de refroidissement, a subi une élévation de température pouvant être comprise entre 12° et 18°C avant de faire retour a la mer. Cette eau de rejet qui forme la "tache thermique" dont la surface varie en fonction de divers facteurs (courants, marées, vents, etc.) peut en outre renfermer du chlore, substance biocide qu'il suffit d'utiliser a faible concentration pour obtenir un effet de dissuasion qui empêche la fixation des larves de moules. Ce dernier aspect ainsi que les conséquences de l'élévation de température sur les organismes marins font l'objet d'études générales entreprises à l'Institut des Pêches maritimes par d'autres équipes.
La présente étude d'Avant-projet porte a la fois sur les activités de pêche et de cultures marines, sur l'exploitation du goémon et rassemble les données biologiques nécessaires pour définir et caractériser le secteur proche de la centrale envisagée. Compte tenu de la relative complexité du secteur étudié et bien que ce travail vise seulement a être l'un des documents devant servir d'éléments de choix d'un site, nous avons décide en accord avec E.D.F. d'étendre a une année la durée de l'étude d'Avant-projet, afin de lui donner une valeur scientifique accrue.