L'écosystème pélagique côtier au voisinage du site d'Erdeven subit principalement l'influence de la température et du régime de circulation des eaux, lequel dépend lui-même en partie des conditions thermiques. L'influence directe de la température sur les organismes vivants se traduit dans la succession des maxima des divers organismes zooplanctoniques et par l'émission, à une période de l'année bien définie, des larves par les animaux benthiques. La modification des conditions thermiques retentirait donc sur la reproduction de ces animaux, ce qui mérite d'être pris en considération en raison de l'intérêt économique de certains d'entre eux (Huitres, Poissons, Crustacés).
Le régime de circulation des eaux se situe, selon les conditions météorologiques, entre deux extrêmes. En période calme, le transit des eaux marines en rivière d'Etel pendant le cycle de marée se traduit par une élévation de température due à l'insolation, qui diminue fortement la densité des eaux subissant ce transit. Elles ne s'écoulent ensuite qu'en surface, et il en résulte devant l'embouchure une circulation de densité avec forte stratification verticale à la côte. L'étendue de la zone stratifiée n'a pu être déterminée avec exactitude, mais divers indices situeraient son extension dans un rayon de 1 à 2 milles de l'embouchure. Elle est limitée par un front qui isole plus ou moins complètement les eaux littorales de celles du large. L'ensoleillement exceptionnel du printemps et de l'été 1976 est certainement responsable des modalités particulières selon lesquelles s'établit cette circulation de densité, qui résulte ici de facteurs purement thermiques. Sous le régime moins sec d'une année normale cependant, les apports d'eau douce en rivière d'Etel, négligeables pendant la presque totalité de la période d'étude, fourniraient une contribution supplémentaire à l'établissement de la stratification côtière. Evaluer dans quelle mesure cet effet compenserait la moindre importance éventuelle du facteur thermique nécessiterait un complément d'étude.