Datations sur site (Table des Marchands, alignement du Grand Menhir) et modélisation chronologique du Néolithique morbihannais

Mise à jour : 05 octobre 2007
0
sciences du sol

Le site se distingue en France pour avoir intégrer autant de référents stratigraphiques dans l'étude d'architectures monumentales néolithiques en élévation ; il est aussi remarquable pour avoir généré autant de dates radiocarbones (26) réunies en une série statistiquement efficace (et ce grâce à l'important appui du programme Artemis - spectrométrie de masse par accélérateur, centre CEA, Saclay -, bien que des retards de mise au point nous aient empêché de soumettre l'ensemble des échantillons à l'analyse et au comptage). L'objectif avoué de l'exercice étant d'aborder le système de reconnaissance et de modélisation chronométrique à l'échelle de la Table des Marchands et du sol enterré, puis entre différents gisements régionaux se prêtant à comparaison et présentant une somme de données comparables. On le sait, la datation du Néolithique armoricain se confond peu ou prou, depuis l'origine des recherches, avec l'apparition et le développement des premières architectures monumentales (funéraires, symboliques). Malgré (et en raison d') une introduction précoce des mesures d'âges radiocarboniques, le débat n'a pu se dégager durant de longues années des résultats spectaculaires (médiatiques et valorisants) attribués à des tombes prestigieuses (Barnenez, Bougon), occultant les autres éléments constitutifs du discours archéologique sur le temps. Il s'agit, pour mieux avancer dans la critique et la construction du tableau périodique, de montrer ici les potentialités d'un nouvel outil d'analyse chronologique combinant à la fois des données chronométriques issues de la méthode de datation par le radiocarbone, des données de chronologie relative (ordre stratigraphique au sein d'un site) et des données de corrélation temporelle entre unités stratigraphiques de sites différents par l'entremise de faciès archéologiques semblables. L'application est menée sur plusieurs séquences stratigraphiques récemment obtenues pour le Néolithique morbihannais impliquant des datations 14C : Table des Marchands, Er Grah, Lannec-er-Gadouer, Le Petit-Mont, Gavrinis, Saint-Michel, Le Souc'h. Ceci permet d'améliorer plus encore la datation en tenant compte de relations de plus ou moins grande contemporanéité (à évaluer) entre les niveaux possédant des mobiliers archéologiques du même type. Ceci permet aussi d'interroger le modèle pour évaluer des durées de phase ou bien des temps de diffusion entre sites. Le principe des calculs repose sur la statistique dite Bayésienne, qui met en relation des distributions (ou densités) de probabilité sur les observations (par exemple loi de Gauss sur un âge 14C) avec des distributions a priori sur le temps calendaire. Ceci permet d'obtenir des distributions de date calendaire a posteriori améliorées. Les mesures d'âges radiocarboniques effectuées sur des unités stratigraphiques dans différentes séquences sont converties en dates calendaires via cette nouvelle approche.

Notice détaillée

Datations sur site (Table des Marchands, alignement du Grand Menhir) et modélisation chronologique du Néolithique morbihannais
Type de document
Actes
Auteurs personnes
Al., Et
Lanos, Philippe
Dufresne, Philippe
Delqué-Kolic, E.
Cassen, S.
Éditeur
s. n.
Date de parution
05 octobre 2007
Langue
Français