
Les côtes de l’Europe Atlantique hébergent un grand nombre d’oiseaux pélagiques nicheurs de l’hémisphère nord. Dans cette configuration, la Bretagne (France) constitue la principale limite méridionale de leur aire de répartition. Ces oiseaux vivent en haute mer et reviennent à terre pour se reproduire, nichant dans un environnement spécifique : les côtes rocheuses. Cet habitat particulier est défini par des caractéristiques géomorphologiques répondant aux exigences comportementales des espèces. L’oiseau, en occupant ces sites, révèle, sous un angle, la richesse de leurs formes et leurs situations géographiques originales. Les oiseaux pélagiques et les côtes rocheuses constituent des objets de recherche en géographie depuis de nombreuses années. Cependant, l’analyse de leur association est une démarche nouvelle dans cette discipline et l’élargissement au champ patrimonial complète l’approche scientifique. Il montre par exemple que la mise en protection des sites les plus emblématiques concerne avant tout le paysage, l’habitat ou l’oiseau, plus rarement la falaise. Les oiseaux marins sont souvent les espèces « phares » des sites littoraux où ils constituent le patrimoine naturel majeur, s’observant aussi sur le plan de la valorisation touristique. L’oiseau est omniprésent, la falaise est quasiment absente, que ce soit dans les publications ou dans le discours des guides, en dehors du point de vue qu’elle propose sur un paysage. Dans tous les cas, il est rare de voir associer ces deux patrimoines. La recherche menée sur cette thématique illustre tout l’intérêt et l’enjeu du développement, pour le tourisme de nature, de cette approche croisée oiseau / relief.