Urban planning is a key issue to implement sustainable development. Political discourses make sustainable city the goal of the transition of today's urban spaces looking for a better coverage of ecological, social, economic and governance issues.In this context, the number of so-called sustainable districts projects has been growing in France for the last few years, being both “showcases” and “laboratories” of experimentation of this urban sustainable development. Designers of these so-called sustainable districts are aiming to create a “new art of living together” by relying on more ecological ways of inhabiting and by enhancing a neighborhood collective living. In this thesis, we question the design principles of these projects, and specifically the idea of the ways of inhabiting that we confront to the real practices of the inhabitants. Our research crosses three levels of analysis. Calls for projects, putting forward “best practices” and objectives of exemplarity”, contribute to a standardization of conception around a few principles and devices, especially technical ones. In these calls for projects as in local projects, so-called sustainable neighborhoods have the ambition to change the ways of inhabiting. They are considered trough a typical inhabitant ways, embracing the ecological project, made responsible in his individual practices and invested in the neighborhood collective life. In two neighbourhoods we analyzed, Beauregard in Rennes and Les Brichères in Auxerre, devices of behavior incitation are set. Their understanding and appropriation by the inhabitants depend on social and residential trajectory. Indeed, it's whether they have chosen to move in these neighborhoods that the inhabitants embrace the ecological project conveyed by the urban project.
L'aménagement des villes constitue un enjeu crucial pour la mise en œuvre d'un développement durable. Les discours politiques font désormais de la ville durable l'horizon de la transition des espaces urbains actuels, en cherchant à davantage prendre en compte les enjeux écologiques, sociaux, économiques et de gouvernance. Dans ce contexte, les projets de quartiers dits durables se multiplient en France depuis quelques années, constituant tant des « vitrines » que des « laboratoires » d'expérimentation de ce développement urbain durable. Les concepteurs de ces quartiers dits durables cherchent à créer un « nouvel art de vivre ensemble », s'appuyant sur des modes d'habiter plus écologiques et valorisant la vie collective dans ces quartiers. Dans cette thèse nous interrogeons les principes de conception de ces projets, et notamment la projection des modes d'habiter, que nous confrontons aux pratiques réelles des habitants. Notre recherche croise trois niveaux d'analyse. Les appels à projets, en mettant en avant des « bonnes pratiques » et des objectifs d' « exemplarité », participent d'une standardisation de la conception autour de quelques principes et dispositifs, notamment techniques. Dans ces appels à projets comme dans les projets locaux, les quartiers dits durables ont pour ambition de faire évoluer les modes d'habiter. Ils sont pensés au travers de la figure d'un habitant-type adhérant au projet écologique, responsabilisé dans ses pratiques individuelles et investi dans la vie collective. Dans deux quartiers que nous avons analysés, à Beauregard (Rennes) et Les Brichères (Auxerre), des dispositifs d'incitation comportementale sont mis en œuvre. Leur appréhension par les habitants, et les formes d'appropriation dépendent des trajectoires sociales et résidentielles. C'est en effet selon qu'ils aient choisi ou non de s'installer dans ces quartiers que les habitants adhèrent au projet écologique véhiculé par le projet urbain.