Créé en 1992, le réseau Repamo (REseau de PAthologie des MOllusques) est un réseau de surveillance de la santé des mollusques marins du littoral français. Son activité s’inscrit dans le cadre de la Directive Européenne 2006/88/CE. Les objectifs du réseau sont de prévenir l’introduction et la propagation d’organismes pathogènes, en particulier ceux à réglementés et de surveiller l’évolution de ceux déjà présents sur le territoire national. Ces activités font partie des missions institutionnelles de l’IFREMER.
L’étude des hausses de mortalités (protocole II) a été poursuivie avec 52 interventions complètes ayant conduit au recueil de commémoratifs et à la réalisation d’échantillons de mollusques marins pour analyses en pathologie. Des hausses de mortalités d’huîtres creuses (Crassostrea gigas) (47 interventions) ont été recensées dans la majorité des bassins de production principalement au printemps et en été pour le naissain, en été et en automne pour les huîtres creuses adultes. Le naissain d’huîtres creuses a été atteint comme les années précédentes et a fait l’objet de 26 interventions. Il est également à noter que l’année 2012 a été marquée par des demandes d’interventions sur des huîtres creuses adultes de taille marchande (16 interventions). Aucun agent réglementé n’a été détecté dans les lots d’huîtres creuses prélevés et analysés. Des agents viraux (herpès virus OsHV-1 dans 72 % des lots analysés) et bactériens (Vibrio aestuarianus dans 64 % des lots analysés) ont été détectés seuls ou en association dans de nombreux échantillons prélevés au cours des épisodes de mortalité 2012 aussi bien chez les huîtres creuses prélevées chez les producteurs (42 échantillons) que sur les animaux du réseau d’Observations Conchylicoles (RESCO) (5 échantillons). Il est à noter que les analyses en biologie moléculaire pour la recherche de l’herpès virus OsHV-1 et de la bactérie Vibrio aestuarianus sur les échantillons d’huîtres creuses prélevés au cours des épisodes de mortalité 2012 ont été réalisées par 8 laboratoires agréés et par l’unité technique du Laboratoire de Génétique et de Pathologie des Mollusques Marins (LGP2M).
Des hausses de mortalités ont également affecté d’autres espèces de mollusques : moules d’élevage (Mytilus edulis) à Oye-Plage [ZIR 001] ; coques sauvages (Cerastoderma edule) en baie des Veys, Brévands [ZIR 014] et en baie de Somme, gisement Nord [ZIR 007] ; palourdes sauvages (Ruditapes philippinarum) dans le Golfe du Morbihan sur les gisements de Truscat et Noyalo [ZIR020]. Les organismes pathogènes détectés sur ces espèces sont des parasites protozoaires du genre Perkinsus sp. chez des palourdes du gisement naturel de Noyalo dans le Golfe du Morbihan [ZIR 061] en octobre 2012 et la bactérie Vibrio aestuarianus chez des coques d’un gisement en baie de Somme [ZIR 007] en août 2012.
Le couple organisme pathogène / espèce hôte de mollusque (protocole III) étudié en 2011-2012 est le couple Mikrocytos sp. chez les flions tronqués Donax trunculus. Un protozoaire du genre Mikrocytos a en effet été détecté à plusieurs reprises lors de mortalité de flions tronqués en 2008 (baie de Quiberon ZIR055), en 2010 (baie de Quiberon ZIR055, baie d’Audierne ZIR042, côte ouest de l’île d’Oléron ZIR075) et en 2011 (baie d’Audierne ZIR042, baie de Douarnenez ZIR040). Il a été décidé de réaliser un suivi d’un an (avril 2011-avril 2012) des flions tronqués sur un gisement naturel où cet agent avait été détecté (Vert Bois sur la côte Ouest de l’île d’Oléron) pour essayer de déterminer une période propice à la détection de cet agent et caractériser l’espèce. Les résultats démontrent qu’il ne s’agit pas de l’espèce Mikrocytos mackini et suggèrent que cet agent est détectable surtout pendant les épisodes de mortalité.
La Direction Générale de l’Alimentation (DGAl) a demandé à la plateforme de surveillance épidémiologique en santé animale de considérer le ‘dispositif de surveillance de la pathologie des mollusques Repamo’ dans son programme 2012 d’évaluation des dispositifs de surveillance. Cette évaluation a été menée au cours du premier trimestre 2012 et a fait l’objet d’un rapport d’évaluation. Les points soulevés et les pistes d’amélioration suggérées à l’issue de l’évaluation sont repris pour information en annexe 5 du présent bilan 2012 du réseau Repamo.