L’empreinte Carbone estime les émissions « destinées aux Bretons et Bretonnes ». Le périmètre est donc différent de l’estimation des émissions ayant lieu « en Bretagne ». Les émissions de GES à l’étranger pour produire les biens et services consommés par les Bretons et Bretonnes sont ainsi inclues dans l’empreinte Carbone. En revanche, les émissions en Bretagne destinées aux habitants d’autres pays (aux exportations) sont exclues du calcul.
Les émissions directes de la population bretonne, c'est à dire issues de son utilisation d'énergie fossile (moteur des voitures, chauffage, cuisson) sont bien inférieures à ses émissions indirectes associées à la production de biens et services qu'elle consomme. A quel point ces émissions indirectes sont-elles délocalisées à l'étranger ? Dans quel pays ? Où se situe l'empreinte Carbone d'un Breton ou d'une Bretonne par rapport aux objectifs pour limiter le réchauffement climatique ?
- Définitions
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- Émissions directes : émissions issues directement de la combustion d'énergie fossile par les Bretons et les Bretonnes. Par exemple, lorsqu'on utilise sa voiture personnelle ou lorsqu'on brûle un combustible via sa chaudière, le système de production d'eau chaude ou de cuisson des aliments.
- Émissions indirectes : émissions des GES lors de la production par l'économie française ou étrangère des biens et services consommés par les Bretons et les Bretonnes. Ces émissions ne sont pas issues de l'utilisation d'énergie par les ménages, mais bien de leur acte de consommation.
- Délocalisations d'émissions : la délocalisation progressive de l'industrie a été accompagnée d'une délocalisation des activités émettrices de GES à l'étranger. C'est l'économie étrangère qui produit en partie les biens et services consommés par les Bretons et les Bretonnes. On parle alors d'émissions délocalisées ou importées.
- Sources et méthodologie
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L'empreinte Carbone d'un Breton ou d'une Bretonne est calculée en utilisant des données régionales sur la consommation des ménages (enquête Budget des familles de l'Insee) et un modèle entrées-sorties multirégional étendu à l'environnement. Il s'agit d'une modélisation du commerce international qui permet de retracer les flux d'imports et d'exports de biens et services entre 49 pays et zones géographiques du monde. Le modèle spécifie ce dont a besoin chacun des 200 secteurs des 49 pays modélisés pour produire 1 € de produit.
Le modèle associe à ces flux des intensités d'émissions (tonnes d'équivalent CO2 par euro produit) par secteur d'activité et par pays. Par exemple, les émissions de GES qu'il faut pour que le secteur du BTP espagnol produise 1 €.
En croisant ces deux types de données (commerce et intensités d'émissions par secteur et par pays), on peut remonter l'ensemble de la chaîne de valeur des produits consommés par les Bretons et les Bretonnes, en comptabilisant les émissions dans le pays où elles ont réellement lieu.
Les données de commerce international et d'intensités d'émissions ont été produites par un projet de recherche financé par l'Union Européenne et impliquant plusieurs dizaines de chercheurs. Elles sont réunies dans la base de données EXIOBASE que nous avons utilisé dans notre calcul. Pour plus d'information sur la méthode et ses limites, un article dédié est disponible.
- Accéder aux données
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Jeu de données sur l'empreinte Carbone d'un Breton ou d'une Bretonne
- Mieux comprendre
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Lire notre article sur la méthode (Évaluer l'empreinte environnementale d'un·e habitant·e avec OEB_Empreinte).
Lire l'article sur l'empreinte Carbone de la France, qui inclu une comparaison avec la base de données utilisée par l'OEB (Exiobase).