
- CCR. 2023. « La prévention des catastrophes naturelles par le fond de prévention des risques naturels majeurs, Bretagne »
- CCR et Météo France. 2023. "Conséquences du changement climatique sur le coût des catastrophes naturelles en France à horizon 2050" https://www.ccr.fr/-/etude-climat-ccr-2023

La Bretagne est très inégalement exposée au retrait-gonflement des sols argileux (RGA). Le phénomène va s’intensifier dans la région avec le changement climatique, et l’exposition du territoire va s’étendre à des sols moins argileux et à des couches de sols plus profondes.
0,06 % de la région exposée au RGA
Les sols argileux ont un comportement d’éponge : ils ont tendance à se rétracter en période de sécheresse, et à regonfler lorsqu’ils se réhydratent suite à des précipitations. Le retrait-gonflement des sols argileux (RGA) s’accentue avec l’intensification des cycles de sécheresse / précipitations et leurs variations aléatoires, et peut endommager des bâtiments, voire les rendre inhabitables.
Les zones exposées au RGA sont rares en Bretagne (0,06 % du territoire selon le BRGM) et principalement situées en Ille-et-Vilaine. La base de données GASPAR montre que 80 % des arrêtés de catastrophes naturelles RGA en Bretagne concernent les sécheresses de 2003 et 2022.
Le risque de RGA va s'étendre à cause de l'intensification des sécheresses
Selon le Cerema, la Bretagne est la région française la moins touchée par le phénomène. Pour exemple, 2 % des communes bretonnes ont été reconnues par un arrêté de catastrophe naturelles RGA lors de la sécheresse 2022, contre 50 % en région PACA (la plus touchée). Ce risque est encore peu reconnu en Bretagne, malgré certaines zones particulièrement exposées.
Avec le changement climatique, les sécheresses des sols à l’origine du retrait des argiles vont devenir plus intenses. Le risque de RGA va ainsi s’étendre à des sols plus profond, touchant des bâtiments et infrastructures aux fondations plus profondes, mais également toucher les sols peu plastiques, jusque-là non exposés.
Selon le Cerema, le coût de la sinistralité sécheresse augmente déjà en Bretagne sous l’effet du changement climatique et a atteint son record en 2022. La Caisse centrale de réassurance (CCR, 2023) projette que le coût moyen des dommages associés aux RGA en Bretagne sera multiplié par 2 à 3 en 2050 avec un scénario de fortes émissions de gaz à effet de serre (plus pessimiste que la TRACC), et de +25 à +50 % pour un scénario d’émissions modérées (légèrement plus optimiste que la TRACC).