Eau et agriculture en Bretagne : bilan d'une politique incitative de maîtrise de la qualité des eaux

Cet article est extrait des actes du colloque inter celtique de 2000. La dégradation de la qualité de l'eau en Bretagne, liée à l'agriculture intensive, est une préoccupation majeure des responsables territoriaux pour ses conséquences sur la ressource en eau potable, et sur le littoral. En effet, d'une part la norme des 50 mg/l est en voie d'être dépassée sur la majorité des captages d'eau potable, et d'autre part, on observe sur les côtes de plus en plus de sites touchés par des marées vertes. Différents plans d'action de reconquête ont été mis en place depuis prêt de 10 ans, et notamment le plan Bretagne Eau Pure II, depuis 1994. Dans le cadre de BEP II, à coté des actions de reconquête, des recherches appliquées ont également été financées. L'objet de cet article est de faire un bilan des actions qui ont été engagées, des résultats qui ont été obtenus, et des échecs. Le bilan actuel est mitigé : sur le plan de la qualité des eaux, on n'observe des améliorations que très ponctuellement; sur le plan social, on constate une prise de conscience et une mobilisation des responsables politiques du monde agricole vis-à-vis de la pollution diffuse agricole, sur le plan technique, on possède un arsenal de moyens qui permettent à la fois le maintient d'une agriculture performante et une maîtrise de la pollution. Cependant, sur le plan politique, le choix d'une politique incitative et non pas réglementaire n'entraîne que des évolutions timides qui ne sont pas à la hauteur des enjeux. Le temps de réponse des systèmes physiques et humains apparaissent extrêmement longs.