Il existe différents types de bocages en Bretagne, marquant des usages agricoles d'hier et d'aujourd'hui. Ces formes bocagères ont des fonctions diverses, notamment pour l'environnement .

Le bocage est une structure majeure des paysages agraires bretons. On compte environ 114 500 km de linéaire bocager aux formes variées reliant entre eux des parcelles cultivées, prairies et milieux naturels.

Un bocage dense est encore présent dans les collines de la Bretagne intérieure. Les parcelles y sont restées petites, encloses de haies souvent doublées de chemins. Ailleurs, le bocage a été plus ou moins remanié par l’agrandissement de parcelles et le développement des cultures fourragères.

Dans les paysages de Haute-Bretagne, par exemple le bassin de Rennes, les ragosses témoignent de certaines pratiques d’émondage sur les haies bocagères.

Dans les plateaux et bassins d’agriculture intensive de Basse-Bretagne, les parcelles agricoles sont grandes et le maillage bocager distendu. Les haies sont plus basses et souvent sous forme de taillis, les arbres de haut jet sont plus rares.

Quand on parle de bocage, il est plus juste d’en parle au pluriel, car il existe différentes formes de bocages, comme le bocage de haies.

Les talus ont une fonction de brise-vent. Ils contribuent également à lutter contre l’érosion des sols et à maintenir la terre arable dans chaque parcelle. Ils sont assez typiques de la pointe finistérienne.

À proximité du littoral, les arbres bocagers laissent place aux murets, très présents, et les talus sont plus hauts. Ils constituent souvent le seul enclos de la parcelle.

Dans certaines communes, la haie fait la jonction entre l’espace agricole et l’espace habité. Elle a un rôle de lisière, de transition paysagère.

Le bocage est un habitat agraire qui n’accueille pas de faune ou de flore spécifique mais où se croisent des espèces issues des bois, des landes et des prairies.

Le bocage est un milieu corridor par excellence, à la fois pour des espèces forestières et pour des espèces de milieux ouverts. Ses caractéristiques (structure des talus et des haies, densité du maillage et la diversité du paysage) jouent plus ou moins sur l’effet de corridor, de filtre ou de barrière. Là où le bocage est dense, la faune peut a priori se déplacer plus facilement.

Les haies bocagères ont un effet brise-vent et d’ombrage. Elles favorisent aussi une meilleure stabilité climatique en matière de température et d’humidité.

Les haies bocagères ralentissent l’écoulement de l’eau de pluie en surface et, de ce fait, l’érosion des sols.

Les linéaires de haies absorbent le dioxyde de carbone (CO2), un des principaux gaz à effet de serre et, ainsi elles contribuent à lutter contre le changement climatique. Ce stockage du carbone par la haie est double : absorption du CO2 par la végétation et rétention du carbone dans le sol par l’accumulation de la litière (feuilles mortes, branches, etc.).

La production annuelle de bois fournie par la haie constitue une valeur économique non négligeable. Le bois d’œuvre, le bois de travail (perches, piquets) et le bois d’énergie (bois de chauffage) donnent une rentabilité à la haie.

En plus du bois de chauffage sous formes de bûches, le bois issu du bocage peut aussi être transformé en plaquettes pour des chaufferies.

Au regard des bénéfices agronomiques, environnementaux et économiques, le bocage est une solution d'aménagement de l'espace à vocation agricole pour développer l’agroforesterie. « L’agroforesterie désigne les pratiques, nouvelles ou historiques, associant arbres, cultures et/ou animaux sur une même parcelle agricole, en bordure ou en plein champ. » Source : https://www.agroforesterie.fr

Les haies bocagères, en qualité de corridors écologiques, contribuent à la Trame verte et bleue. Cet outil a pour objectif d’améliorer l'état de conservation des habitats naturels et des espèces dans une perspective d’aménagement et de gestion durables des territoires.

Breizh-bocage est un programme de plantation et de regarnissage de haies bocagères mais aussi de création et de restauration de talus. Il a pour but de reconstituer le bocage breton.

Le bocage a une dimension sociale. À la croisée des milieux forestiers et des milieux ouverts, les paysages de bocage sont parsemés de chemins tantôt creux, tantôt ouverts : lieu privilégié de ressourcement et de balade.

Pour s’étendre, les villes ont consommé les espaces naturels, agricoles et forestiers à proximité. Dans le cadre par exemple des zones d’aménagement concerté, comme c’est le cas dans le quartier de Beauregard à Rennes, les haies bocagères sont conservées dans la programmation urbaine. La haie change de fonction, elle devient un élément de "nature en ville".

Fragile, le bocage fait l’objet d'une protection réglementaire mais aussi de stratégies territoriales. Il fait partie aujourd’hui du patrimoine culturel des Bretons.