Le littoral breton fait face à deux risques : l'érosion des sols et la submersion marine. Environ 14 % de la population des communes littorales habite dans une zone submersible (inondable), soit 126 900 Bretons. Pour se protéger, différents modes de gestion existent, allant de l'aménagement d’ouvrages côtiers défensifs, « durs », à des solutions plus « douces », laissant la nature regagner du terrain entre la mer et la ville.
Les tempêtes ne pardonnent pas. Chaque hiver, elles causent de nombreux dégâts sur le littoral breton. Les plages s’érodent, les routes et bâtiments sont inondés, les ouvrages côtiers abîmés. Comment s’adapter ?
Dans les zones susceptibles d’être submergées, les logements doivent être adaptés au risque. Cela passe par la construction d’un étage refuge, le renforcement des vitres pour résister à la projection de galets, la mise en place de volets manuels pour pouvoir sortir en cas d’inondation, etc.
Digues, enrochements, brise-lames, épis… ce sont souvent les premiers types d’ouvrages auxquels on pense pour se protéger contre les risques de submersion marine. Très onéreux, ils ont parfois des effets contraires à ceux attendus, pouvant conduire à l’amaigrissement des plages. Ils sont aujourd'hui controversés.
Ici par exemple, un épi permet l'engraissement de la plage Larmor (56) d’un côté de l’ouvrage mais de l’autre il entraîne une perte de sédiments. À droite on remarque une érosion accélérée de la plage.
Des aménagements plus discrets permettent de lutter contre l'érosion tout en s'intégrant dans le paysage. Par exemple des rechargements annuels en sable ou la mise en place de brise-houle ou de digues immergés en avant des plages.
Aider les milieux naturels à se régénérer pour faire barrage contre la mer : c'est dans cette idée que le plus grand massif dunaire de Bretagne, le site de Gâvres-Quiberon, a été restauré. Ce mode de gestion passe par la revégétalisation de la dune (plantation d'oyats), permettant de retenir le sable.
Le maintien des espaces naturels passe également par l'aménagement de chemins côtiers balisés. Ils limitent la dégradation liée au piétinement des promeneurs.
Autre solution : raser tous les logements et infrastructures menacés pour les réinstaller plus loin. L'idée semble radicale mais la relocalisation est aujourd'hui mise en avant par l'État car elle permet de réduire durablement les risques et anticipe l'élévation de la mer liée au changement climatique.
En 1991, le parking, l'hôtel et les restaurants de la pointe du Raz furent démolis et déplacés 1 km plus loin pour protéger le site de l'afflux de touristes. C'est l'un des premiers cas de relocalisation en Bretagne.
Dans les zones qui ne sont pas directement menacées, il est nécessaire de surveiller l'évolution du trait de côte. Les plages fluctuent tout au long de l’année : en hiver elles perdent du sable tandis qu’en été elles en gagnent. Le suivi de leur évolution est un préalable indispensable à la gestion du littoral.
Ici, des géologues du Cerema effectuent un relevé de l’altimétrie (hauteur) de la plage à l’aide d’un GPS. Un suivi régulier sur plusieurs années permet d’anticiper les risques liés à l’érosion et de choisir le mode de gestion le plus adapté.