Le projet d'extension du port du Légué à St Brieuc a nécessité la réalisation d'une étude d'impact sur l'environnement. Celle-ci s'est déroulée en 1980 et 1981 (MERCERON et al.). En raison de l'importance du projet et de l'absence d'études écologiques de base de cette zone, il a été nécessaire de procéder alors à une investigation assez large. C'est ainsi que les études de terrain ont porté sur les aspects suivants : hydrobiologie, benthos, polluants dans l'eau, le sédiment et la matière vivante, marais d'Yffiniac, nurseries de poissons plats. Globalement, l'incidence de l'extension du port du Légué sur l'environnement marin du fond de la baie de St Brieuc est apparu comme relativement mineure. Une réserve a été cependant faite en ce qui concerne les modalités de rejet des eaux du bassin projeté.
En effet, les facteurs gouvernant l'impact futur des eaux du Légué étaient nombreux, certains positifs, d'autres négatifs et leur pondération a paru hasardeuse en l'absence de données supplémentaires. D'un point de vue méthodologique, il était intéressant de tenter d'aller plus loin. De fait, sur le littoral Manche-Atlantique, les estrans sableux soumis à des rejets pollués et susceptibles de présenter un problème de salubrité du point de vue conchylicole et balnéaire sont nombreux. On a donc voulu approfondir les méthodes d'investigation centrées sur les données d'hydrobiologie, sur le fond de la baie de St Brieuc, qui en constitue un bon exemple. Plus directement, les estrans du golfe normanno-breton sont comparables à celui-ci (grande étendue, faiblesse des apports hydriques) et leur étude qui commence ne peut que profiter des acquis réalisés à St Brieuc.
Tous-les prélèvements hydrobiologiques de l'étude d'impact avaient été réalisés à pleine mer. Il nous fallait donc savoir si" durant le cycle de marée, les différents effluents du fond de baie pouvaient être décelés en mer, et leur trajectoire suivie. Le but de la présente étude est donc de nous permettre d'affiner la méthode d'étude hydrobiologique de ce type de zone.
L'étude d'impact ayant permis de constater la faiblesse des pourcentages d'eau douce en fond de baie, il a été décidé d'effectuer les prélèvements lorsque l'eau douce serait la plus abondante, c'est-àdire en période de crue et de mortes-eaux. Pour la présentation générale de la zone d'étude on pourra se reporter à l'étude d'impact elle-même. (OCR non contrôlé)