Capacités épuratrices des zones humides - Etude hydrogéologique et géochimique de zones humides. Relations avec les nappes d'eau souterraine

Les paramètres qui régissent les relations entre la rivière et son bassin versant sont multiples et souvent interdépendants. A l'amont de la chaîne, l'activité humaine génère les pollutions, à l'aval, la rivière les reçoit. De l'amont à l'aval, le transfert des polluants véhiculés par l'eau est plus ou moins direct, plus ou moins rapide, plus ou moins complet, selon les conditions rencontrées, liées au relief, à la nature des sols et des sous sols, aux processus physico-chimiques ou bio-chimiques ....Ainsi, certains des aménagements apportés par l'homme au milieu physique sont de nature à modifier l'impact des pollutions : le raccourcissement du circuit de l'eau, en privilégiant les écoulements rapides, favorise l'érosion et les entraînements particulaires, modifie défavorablement la ressource, supprime ou limite l'intervention des processus épurateurs pouvant exister dans les sols et les sous-sols. Une des voies susceptibles de contribuer à la maîtrise des pollutions diffuses est de privilégier les processus épurateurs naturels en y favorisant les circulations d'eau et, dans la mesure du possible, en en renforçant les capacités épuratrices. Le rôle épurateur des zones humides ou de certaines d'entre elles a été confirmé mais les connaissances restent insuffisantes pour évaluer leurs potentiels réels, définir les moyens d'en optimiser les fonctionnements, l'intérêt qu'il peut y avoir à restaurer celles que le drainage a pu supprimer, voire à en créer dans des secteurs favorables. Définition : on entend par zone humide les terrains exploités ou non, habituellement inondés ou gorgés d'eau douce, salée ou saumâtre de façon permanente ou temporaire ; la végétation, quand elle existe, y est dominée par des plantes hydrophiles pendant au moins une partie de l'année (convention Ramsar-1992). Les zones humides occupent des positions variées dans le paysage des bassins versants (plateaux, pentes, fonds de vallée). Elles sont de types très divers, leurs modes de fonctionnement hydrauliques et géochimiques peuvent par conséquent être également divers. Leur efficacité, leur capacité de dénitrification sont probablement très variables, liées à plusieurs paramètres : l'existence d'une zone humide n'est pas une assurance d'une eau épurée en aval. Les zones humides de fonds de vallée bretonnes sont usuellement décrites à partir des critères de végétation, de degré d'hydromorphie et d'occupation du sol dont les études d'aménagement doivent tenir compte. Des processus de dénitrification faisant intervenir plusieurs donneurs d'électrons (fer ferreux, sulfures des pyrites et matière organique) ont été étudiés (BRGM) dans l'aquifère du bassin versant du Coët Dan (56). L'existence d'un processus de dénitrification en sous-sol a pu être mis en évidence sur divers forages situés dans d'autres bassins versants bretons. Au niveau de la nappe, on a également pu montrer que dans des bas fonds, des échanges verticaux existent, pouvant éventuellement varier saisonièrement de sens entre les niveaux très chargés en nitrates et les niveaux où la dénitrification est effective. Ces deux milieux sont potentiellement drainables ou drainés par les zones humides et participent ainsi à leur dynamique. Les zones humides sont usuellement décrites à partir des critères de végétation, de degré d'hydromorphie et d'occupation du sol dont les études d'aménagement doivent tenir compte. Leurs relations avec les nappes d'eau souterraine apparaissent comme un paramètre important à prendre également en compte.