Espèces marines introduites dans les eaux bretonnes

Par François Siorat (OEB)
en collaboration avec Frédérique Viard (CNRS) Sandrine Derrien-Courtel (MNHN)
Mise à jour : 16 août 2019
Temps de lecture : 3 minute(s)
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patrimoine naturel
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Sommaire de l'article

Les problématiques environnementales levées par les espèces exotiques introduites sont nombreuses et les enjeux associés parfois importants en matière de conservation de la biodiversité, d’économie ou de santé humaine. Le constat est valable tout autant pour le domaine continental que pour le domaine marin. L'indicateur fait le point sur le nombre d'espèces exotiques en milieu marin.

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Espèces introduites eaux marines bretonnes

62 espèces introduites de faune et 23 de flore détectées dans les eaux marines bretonnes en 2010 dont respectivement 22 et 4 impactent la biodiversité, l’économie ou la santé. L’évolution temporelle de la métrique n’est pas encore connue.

Compléments

Données et méthode

Pour ce premier état du présent indicateur, la métrique repose sur le bilan du nombre d’espèces introduites en date de 2010. L’actualisation de l’indicateur permettra de mesurer le nombre de nouvelles espèces introduites et d’une certaine mesure d’apprécier l’effet de la lutte contre les introductions en milieu marin.
La majorité des espèces exotiques (ou allochtones) détectées dans les eaux marines bretonnes sont des espèces qui ont été introduites, soit intentionnellement (culture marine par exemple), soit accidentellement (coques et ballasts liquides des navires).
Pour un certain nombre, leur statut d’exotique est discuté : espèce nouvelle pour la faune bretonne ou non décrite jusqu’ici ? Ces espèces sont dites cryptogéniques.
Selon l’état des connaissances réalisé en 2010, 31 espèces introduites sont en expansion géographique en formant des populations autonomes pérennes qui s’installent en Bretagne et s’y reproduisent. Parmi ces 31, 26 engendrent des problèmes à la biodiversité, à l’économie ou à la santé humaine.

  • Méthode

Sont dites exotiques (ou allochtones) des espèces connues pour n’avoir été présentes dans l’espace considéré (ici les eaux bretonnes) qu’à partir d’une certaine date (on retient la date de l’an 1 600 pour les espèces continentales). Pour un certain nombre d’espèces, leur statut d’allochtone ne peut être tranché : on a pas la certitude qu’il s’agit d’une espèce nouvelle dans le territoire considéré et non pas d’une espèce autochtone mais jamais détectée ou décrite auparavant.
Une vingtaine d’experts régionaux ont mis en commun en 2010 leur connaissance de l’existence d’espèces exotiques dans les eaux bretonnes. De multiples sources bibliographiques ont été croisées et analysées. Pour beaucoup ces données ont été acquises via des dispositifs de surveillance benthique du littoral breton (« REBENT Bretagne », « DCE-Benthos »).
Les eaux bretonnes sont définies comme les eaux côtières (estran compris et jusqu’à la limite des 5 miles) incluant les eaux du golfe normano-breton jusqu’à l’estuaire de la Loire.
Le taux d’actualisation de l’indicateur est calé sur celui utilisé dans le cadre de la Directive Cadre Stratégie Milieu Marin soit au plus tard 2020 pour la prochaine échéance.
La Bretagne a une spécificité particulière par rapport à sa localisation entre deux provinces biogéographiques (lusitanienne et boréale) et donc des conditions notamment abiotiques et des communautés biotiques différentes. Cette distinction en deux sous-régions pourrait s’avérer pertinente pour décliner l’indicateur.

  • Données

Au niveau national
Dans le cadre de la Directive Cadre Stratégie Milieu Marin : Indicateur 2.1.1 = tendances en matière d’abondance, d’évolution temporelle et de répartition spatiale dans le milieu naturel des espèces non indigènes, en particulier des espèces non indigènes envahissantes, notamment dans les zones à risques, en relation avec les principaux vecteurs et voies de propagation de telles espèces. Les entités spatiales utilisées dans le cadre de la DCSMM sont des sous régions marines.

  • Chaine de production

Compilation des données, calcul, mise en forme : OEB juillet 2018. Les données ont été produites lors d’un travail régional collectif animé par l’OEB en 2010 : GIP BE (coord.) 2010. Les espèces marines invasives en Bretagne. Mai 2010. GIP Bretagne environnement, 41 pages.
Principal-e contributeur-trice à l’émergence de l’indicateur : S. Derrien-Courtel (MNHN), F. Viard (station biologique marine Roscoff).

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photo Franciois-Siorat
François Siorat
Chef du pôle Nature et Paysages | Chef de projet Patrimoine naturel
Pôle nature & paysages
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