L'évolution de la filière éolienne en Bretagne

Par Aliette Lacroix
en collaboration avec la DREAL Bretagne, le Conseil Régional de Bretagne et l'ADEME
Mise à jour : 22 octobre 2024
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Parc éolien en baie de Saint-Brieuc

La filière éolienne bretonne s’ouvre à de nouvelles perspectives avec la mise en service du premier parc en mer en 2023, ainsi que deux projets d’éolien flottant à horizon 2030-2035. Le développement de l’éolien terrestre reste dynamique, mais l’enjeu du renouvellement des mâts vieillissants est de plus en plus fort. Concernant l'éolien en mer, quatre nouvelles zones sont également à l'étude pour un développement à horizon 2035-2050 : Bretagne Nord Ouest (éolien flottant), Roches Douvres et Bretagne Nord Est et Bretagne Grand-Large (technologie non arrêtée pour ces projets). En 2023, la filière éolienne bretonne représentait 15 % de la production énergétique régionale, et 5 % de la production éolienne nationale. 

L'éolien terrestre, une filière en développement et des enjeux de renouvellement

Au 31 décembre 2023, 147 parcs éoliens terrestres étaient opérationnels en Bretagne, avec une moyenne de 6 mâts et 9 MW par parc. La puissance installée totale de la filière était de 1 330 MW.

Sur l'ensemble de l'année 2023, la production d’électricité de l'éolien terrestre breton a atteint 2 500 GWh. Au cours des dix dernières années, le facteur de charge moyen s’est situé entre 18 % et 24 %, la production fluctuant en fonction des conditions de vent et de l'amélioration de l'efficacité du parc.   

Puissance (MW) ou production (GWh) ?

La puissance d'une installation, exprimée le plus souvent en MW (en kW pour des petites installations), traduit la capacité de production d'énergie instantanée théorique.

L'énergie est produite sur une période donnée.

Les deux notions sont liées par le rapport :

énergie (GWh) = puissance (MW) x temps de fonctionnement (heures) / 1000

Le facteur de charge

Le facteur de charge est le rapport entre l'énergie effectivement produite au cours d'une année par une installation, et l'énergie qu'elle aurait théoriquement pu produire si elle avait fonctionné à pleine puissance toute l'année. 

Les éoliennes ont un fonctionnement intermittent, dépendant des conditions de vent. Elles fonctionnent entre 15 % et 25 % du temps en équivalent pleine puissance, et tournent en réalité plus longtemps mais à puissance réduite. 

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évolution du parc éolien terrestre

Bien que la moitié du parc terrestre ait été mise en place au cours des dix dernières années, 45 % des éoliennes actuellement en service arriveront en fin de vie d’ici 2030. Depuis 2018, sept opérations de renouvellement ont été réalisées, sur des parcs construits entre 2000 et 2006. Elles ont permis de presque doubler leur capacité de production (de 41 à 77 MW, et + 14 % sur la hauteur des mâts en moyenne). Presque tous les démantèlements d’éoliennes effectués en Bretagne à ce jour ont donné lieu à un renouvellement.  

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Ancienneté parc éolien

L'éolien en mer, une filière émergente qui peut changer la donne pour la production électrique régionale

Les 62 éoliennes d'Ailes Marines, le premier parc en mer breton, au large de Saint Brieuc, produiront à terme 1 850 GWh. En 2023, année de mise en service progressive et de tests, ce sont 115 GWh qui ont été produits. La puissance installée du parc est de 496 MW.

L'éolien en mer est amené à se développer de façon importante en Bretagne. D'ici 2035, deux nouveaux projets d’éolien flottant vont être déployés à l’ouest de Belle-Île-en-Mer : un premier parc de 250 MW développé par Pennavel (mise en service prévue pour 2031) et un second de 500 MW (2032-2034).
Pour la période 2035-2050, les cartes de déploiement de l'éolien en mer ont été publiées le 18 octobre 2024, par une décision du ministère du partenariat avec les territoires et de la décentralisation et du ministère de la transition écologique, de l'énergie, du climat et de la prévention des risques. Ces cartes présentent notamment plusieurs projets en Bretagne :

  • Bretagne Nord Ouest (BNO), au large de la Baie de Morlaix (éolien flottant, entre 1200 et 2000 MW) : ce projet sera intégré à un appel d'offres national (AO 10) regroupant plusieurs projets, qui sera lancé prochainement, avec un horizon de mise en service à 2035 ;
  • Bretagne Nord Est (BNE) et Roches-Douvres (RD), au large de Bréhat (4000 MW pour l'ensemble) : ces projets à l’intersection de deux façades maritimes seront concernés par une procédure de mise en concurrence, engagée dans un second temps, avec un horizon de mise en service à 2040. Roches-Douvres, situé sur la façade maritime Manche Est Mer du Nord (MEMN) sera géré par la Normandie, avec une association de la Bretagne notamment lors de la concertation. Pour Bretagne Nord Est (BNE), qui est réparti sur les façades Nord Atlantique Manche Ouest (NAMO) et Manche Est Mer du Nord (MEMN), la puissance totale prévue est de 2000 MW, dont au maximum 1000 MW seront implantés en MEMN ;
  • Bretagne Grand Large (BGL), au large de Ouessant, à préciser selon les études complémentaires, horizon de mise en service à 2050.

L’ensemble de ces projets devrait permettre d'atteindre une puissance installée totale pour l'éolien de 4780 à 6580 MW soit une multiplication par 3 à 4 de la puissance actuelle du parc éolien, terrestre et en mer cumulé (hors Bretagne Grand Large, pour lequel les estimations de puissance ne sont pas encore disponibles). La puissance totale installée est actuellement de 4,2 GW en Bretagne, toutes filières de production électrique confondues.


 

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